Putsch manqué au Burkina : un Malien du Mouvement arabe de l’Azawad sur le banc des accusés

Le procès des auteurs du putsch manqué de septembre 2015 doit reprendre ce 21 mars. Sur le banc des accusés : 83 Burkinabè, mais aussi un Malien membre du Mouvement arabe de l’Azawad, un groupe armé actif dans la région de Tombouctou.

Un soldat du RSP, la garde présidentielle, lors de la tentative de coup d’État, le 20 septembre 2015 à Ouagadougou. © REUTERS/Joe Penney

Un soldat du RSP, la garde présidentielle, lors de la tentative de coup d’État, le 20 septembre 2015 à Ouagadougou. © REUTERS/Joe Penney

Publié le 20 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

Nous sommes le 21 octobre 2015 au soir, dans le quartier Tanpouy de Ouagadougou. Trois membres de mouvements armés maliens viennent de quitter une mosquée lorsque deux gendarmes et huit policiers en civil les arrêtent. La même nuit, tous seront libérés, à l’exception d’un seul : Sidi Lamine Oumar, membre du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), organisation partie prenante de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). « Ce dernier a été retenu en garde à vue sur insistance d’un chef militaire burkinabè », précise une source proche du dossier.

Le 26 octobre, Sidi Lamine Oumar, 31 ans, est présenté devant un juge militaire qui lui notifie les charges retenues contre lui : « association de malfaiteurs » et « atteinte à la sûreté de l’État ». Le même jour, ce natif de Tombouctou est transféré à la maison d’arrêt et de correction des armées (MACA), où étaient détenus au même moment les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé.

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Soutien en hommes

Sauf que, selon une source judiciaire, Sidi Lamine Oumar « a été en contact téléphonique avec le général Gilbert Diendéré, à qui il a proposé d’apporter un soutien en hommes, dans un contexte où la reddition des éléments du RSP [l’ancienne garde présidentielle, proche des putschistes] n’était pas complète ».

Mon général, est-ce que vous avez besoin d’une aide ?

Selon l’avocat de Sidi Lamine Oumar, les charges n’ont pas lieu d’être. « Au moment où mon client a passé ce coup de fil au général Gilbert Diendéré, le coup d’֤État était déjà consommé, affirme Me Paul Kéré. Les militaires avaient déjà pris le contrôle des institutions de la République, donc on ne peut rien reprocher à mon client. »

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« Sidi Lamine Oumar n’a même pas eu le général Gilbert Diendéré directement au téléphone : c’est un message qu’il a laissé sur son répondeur, ajoute Me Paul Kéré. Et le message dit ceci : “Mon général, est-ce que vous avez besoin d’une aide ?” »

« Sidi Lamine Oumar dit qu’il n’a jamais proposé au général Gilbert Diendéré un soutien en hommes. D’ailleurs, il n’a pas d’hommes : c’est un simple membre du MAA », affirme pour sa part un proche de l’accusé.

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« Dans cette histoire, mon client est utilisé comme un bouc-émissaire. Il a été arrêté uniquement pour tenter de montrer aux gens qu’il y a une collusion entre Touaregs ou jihadistes et le général Gilbert Diendéré », dénonce Me Paul Kéré.

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