Algérie : les médecins résidents boycottent les examens
Le ras-le-bol des jeunes médecins a viré au boycott des examens. Les autorités les menacent de représailles et refusent de déclarer l’année « blanche ».
Algérie : c’est grave docteur ?
Malgré la répression du gouvernement, le mouvement de grèves des médecins résidents ne faiblit pas en Algérie. Et pour cause, le système de santé connaît de nombreuses défaillances. Enquête.
Les premiers examens de fin d’études de spécialisation en médecine en Algérie ont été massivement boycottés par les médecins « résidents » (équivalent des médecins internes) en grève et des sanctions vont être prises à leur encontre, a affirmé le doyen de faculté de médecine d’Alger.
Les quelque 13 000 médecins algériens, qui étudient durant 4 ou 5 ans une spécialisation en médicale après leur diplôme de médecine générale (7 ans), sont en grève depuis le mois de novembre. Après avoir boycotté en janvier la session initiale des examens du Diplôme d’études médicales supérieures (DEMS), sanctionnant la fin de leur cursus, les résidents ont annoncé le boycott de la session de « rattrapage » – normalement réservée aux recalés -, organisée du 18 mars au 12 avril. Ils en réclamaient le report, ce que les autorités ont refusé.
Abandon de poste
« Il n’y aura pas une autre date pour l’obtention du DEMS, puisque les médecins résidents ont boycotté les épreuves » d’ophtalmologie organisées lundi 19 mars dans la capitale algérienne, a déclaré à l’agence d’État APS le doyen de la faculté de médecine d’Alger, le Pr Salah Eddine Bendib. « Des mesures seront prises à l’encontre de ces boycotteurs », a-t-il assuré, sans autre détail, qualifiant leur attitude « d’abandon de poste ».
Aucun des 71 médecins résidents inscrits aux épreuves d’ophtalmologie n’y a pris part lundi, a affirmé le Dr Yassine Balhi membre du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), à l’origine du mouvement. Entre 1 800 et 2 000 spécialistes en médecine, pharmacie et chirurgie dentaire sont diplômés chaque année en Algérie dans l’une des 67 spécialités médicales.
Éstimant que les négociations avec les autorités n’avancent pas, les « résidents » veulent les contraindre à décréter une « année blanche », c’est-à-dire l’invalidation de l’année pédagogique pour l’ensemble du cursus de spécialisation, alors qu’aucun cours théorique ou formation clinique n’a eu lieu depuis novembre.
La principale revendication des médecins résidents algériens est la réforme du « service civil » pour lequel ils sont affectés dans une région reculée du pays et sans lequel ils ne peuvent obtenir leur diplôme. Ils veulent aussi avoir la possibilité d’être dispensés du service militaire d’un an sans comme le reste des Algériens.
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