Sonangol appelé au secours de Banco Espirito Santo Angola
La compagnie nationale pétrolière angolaise Sonangol est entrée au capital de la filiale locale du groupe Banco Espirito Santo. Une décision qui devrait rasséréner les milieux d’affaires.
L’État angolais a enfin trouvé une solution pour renflouer BES Angola (BESA), principale filiale à l’étranger du portugais Banco Espirito Santo (BES), menacé de faillite pour investissements hasardeux.
En août 2014, la maison-mère avait été renflouée par le gouvernement de Lisbonne pour 4,9 milliards d’euros. Les autorités portugaises avaient alors scindé BES en deux groupes, avec d’un côté Novo Banco, reprenant les actifs récupérables de la banque originale, tout en laissant les plus problématiques à BES. Mais la situation de BESA n’avait pas été réglée.
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Sans l’aval de BES
La banque centrale angolaise a annoncé le 31 octobre 2014 que ce serait Sonangol, la puissante compagnie publique pétrolière qui apporterait de l’argent frais dans les caisses de BESA, renommée Banco Economico. Même si la prise de participation n’a pas été précisée, elle devrait selon les médias portugais se situer autour de 35 %.
La semaine précédente, la banque centrale avait également indiqué que Novo Banco entrait aussi au capital de Banco Economico à hauteur de 9,9 % correspondant à la conversion en actions des 3,3 milliards d’euros de prêts de l’ancienne maison-mère BES à sa filiale angolaise. Aux côtés de Sonangol, un nouvel actionnaire, le chinois Lektron Capital, prend également des parts de Banco Economico.
Ces investissements ont été réalisés malgré les objections de l’actuelle direction de BES, détenteur des actifs problématiques, qui indique dans un communiqué n’avoir pas pu participer à la réunion ayant entériné cette décision et contester leur validité. Cette opposition ne devrait toutefois pas bloquer l’opération, car les gouvernements angolais et portugais ainsi que leurs régulateurs soutiennent tous la transaction.
Inquiétude
Les milieux d’affaires, qui s’inquiétaient des répercussions des difficultés de BES en Angola, devraient être rassurés par cette opération, mais si beaucoup reste encore à faire pour améliorer le système financier du pays.
« La banque centrale angolaise a fait des progrès remarquables, mais beaucoup reste encore à faire. La seule information disponible sur les banques angolaises est le niveau de leurs dépôts. Il est par exemple difficile d’évaluer les prêts qu’elles ont contractés », notait Martin Hercules, représentant de Commerzbank en Angola, interrogé en septembre dernier par Jeune Afrique.
« Par ailleurs, elles restent peu prêteuses vis-à-vis des entreprises locales, sauf dans l’immobilier, où elles se sont au contraire montrées très actives », ajoute le banquier, qui craignait une bulle immobilière.
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