RDC : le colonel Abbas Kayonga, ex-chef anti-corruption, condamné à mort

La cour militaire de Bukavu a condamné à mort mercredi Abbas Kayonga, ex-chef anti-corruption de la riche province minière du Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo. Il a été transféré immédiatement à Kinshasa.

Des soldats congolais près de Goma, dans l’est de la RDC, le 25 octobre 2013 (illustration). © Kay Joseph/AP/Sipa

Des soldats congolais près de Goma, dans l’est de la RDC, le 25 octobre 2013 (illustration). © Kay Joseph/AP/Sipa

Publié le 21 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

« Abbas Kayonga et 13 personnes de sa bande ont été condamnés à la peine de mort, les autres écopent de peines allant de 5 à 20 ans de prison », a déclaré le lieutenant-colonel N’Sa Obal, président de la cour militaire du Sud-Kivu. « Au total il y a eu 26 condamnations et 6 acquittements », a-t-il ajouté à l’AFP, qui apprenait cette information mercredi 21 mars de source judiciaire.

« L’ancien coordonnateur de la cellule anti-fraude au Sud-Kivu Abbas Kayonga et 25 de ses coaccusés ont été transférés à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa, juste après leur condamnation », a également déclaré à l’AFP un magistrat du parquet.

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« La cour les a condamnés pour rébellion, assassinat et détention illégale d’armes et munitions de guerre », a-t-il précisé.

Abbas Kayonga, qui s’était rendu à la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), « a été remis aux autorités judiciaires militaires avec 15 de ses éléments, en présence du gouverneur », a déclaré Florence Marchal, porte-parole de la Monusco.

Des armes et des munitions retrouvés chez lui

Coordonnateur de la cellule de lutte contre la fraude minière, Abbas Kayonga a été suspendu de ses fonctions le 2 novembre dernier pour « manquement grave », selon un arrêté du gouverneur Nyamugabo.

Début novembre, cet ex-chef du service de la lutte contre la fraude minière dans le Sud-Kivu (Est), région riche en or et en coltan, avait refusé de se plier à la décision du gouverneur du Sud-Kivu qui le suspendait de ses fonctions.

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Abbas Kayonga avait opposé une farouche résistance face aux forces de l’ordre envoyées pour opérer une perquisition dans sa résidence et relever sa garde rapprochée. Six personnes (trois civils et trois militaires) avaient trouvé la mort lors des affrontements aux armes lourdes et légères.

« Après perquisition, nous avons découvert une importante quantité d’armes et de munitions chez Abbas Kayonga. Nous avons capturé neuf de ses éléments après cette opération des services de sécurité », avait déclaré le capitaine Kasereka.

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Procédure d’appel

« Le parquet militaire compte interjeter appel, comme il y a des condamnations à mort » dans ce procès, a déclaré à l’AFP le colonel-magistrat Roger Wavara. La peine de mort n’est plus exécutée en RDC suite à un moratoire décidé par les autorités et est commuée en prison à perpétuité.

« La défense se plie à ce verdict, il est désormais entre les mains de la justice, nous avons l’intention de faire appel », a déclaré son avocat Me Jogo Vunabandi, ajoutant qu’il n’était pas encore saisi officiellement du transfert de son client à Kinshasa.

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