Combien ça coûte ?

Depuis le 11 Septembre, l’organisation d’Oussama Ben Laden vit à l’heure de la rigueur et des restrictions budgétaires.

Publié le 2 septembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Combien coûtent les grandes opérations terroristes menées par Al-Qaïda, qui, depuis les attentats du 11 septembre 2001, n’ont cessé de faire des victimes innocentes aux quatre coins de la planète et notamment dans le monde arabe, en Europe et dans le Sud-Est asiatique ? De multiples enquêtes et procès se dégage un phénomène étonnant et lourd de conséquences : l’organisation d’Oussama Ben Laden vit à l’heure de la rigueur et des restrictions budgétaires, et ses réseaux et franchises produisent un terrorisme à bas prix. Les attentats du « 9/11 » ont mobilisé autour de 500 000 dollars. Ceux qui ont eu lieu après cette date charnière à Londres ou à Madrid ou ceux qui ont été découverts à temps ont été soldés à 10 % de cette somme. Exemple : l’opération déjouée en Grande-Bretagne en août 2006, qui devait faire sauter un avion de ligne de la British Airways au-dessus de l’Atlantique. Au cours de leur procès, les individus impliqués ont révélé qu’ils avaient trouvé dans le commerce les ingrédients nécessaires et qu’ils n’avaient pas dépensé plus de 15 dollars. Ils n’étaient pas dans le besoin, puisqu’ils avaient acheté un appartement à Londres pour 260 000 dollars, une planque sûre pour fabriquer les engins de mort.
S’agissant des attentats du 5 juillet 2005 à Londres, l’ensemble du plan, qui ne sera exécuté qu’en partie, revenait à 15 000 dollars. L’addition comprenait en particulier les frais de voyages au Pakistan pour d’ultimes consultations avec les chefs d’Al-Qaïda et pour la réalisation de la vidéo de revendication. L’un des kamikazes, 22 ans, qui travaillait dans un fish’n’chips, avait acheté un appartement 240 000 dollars sans qu’on sache comment il s’était procuré cette somme. Au sujet des attentats de Madrid du 11 mars 2004, on a calculé que le groupe terroriste avait déboursé 80 000 dollars et disposait, en outre, de 2,3 millions de dollars provenant du trafic de drogue.
Le célèbre juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière, aujourd’hui conseiller auprès de l’Union européenne, confie que les réseaux d’Europe n’ont pas besoin de beaucoup d’argent et que leurs membres sont tout à fait capables de se procurer des millions de dollars en quelques semaines : « Nous ne parvenons pas à maîtriser les circuits des fonds. » Au lendemain du 11 Septembre, les États-Unis avaient ordonné le gel des avoirs de vingt-sept personnes soupçonnées de financer le terrorisme, évalués à 33 millions de dollars. La liste a aligné par la suite jusqu’à 153 noms, et l’administration Bush a cru pouvoir triompher : « Les États-Unis et leurs alliés ont remporté la guerre sur le front financier. » Les sources ne sont pas asséchées pour autant. Déjà, avant le 11 Septembre, les partisans de Ben Laden n’utilisaient que rarement les circuits bancaires. Les réseaux européens se débrouillent pour assurer leur propre financement. Enfin, les terroristes utilisent des méthodes insoupçonnées. Un éleveur écossais a découvert qu’il avait financé à son insu les attentats de Londres, et avait été délesté au passage de 200 000 dollarsÂÂÂÂ

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