Blanchiment d’argent et instabilité politique

Publié le 4 septembre 2008 Lecture : 1 minute.

La cocaïne introduite en Afrique de l’Ouest n’est pas totalement acheminée vers l’Europe. Selon un rapport de l’ONUDC, une partie reste à quai. L’organisme en veut pour preuve l’augmentation de la proportion des demandes de traitement pour usage de la cocaïne dans les centres spécialisés de la sous-région (5 % au Burkina, 2 % au Sénégal, par exemple). Autre effet pervers, le trafic de cocaïne pourrait aussi provoquer un afflux inexpliqué de devises – injectées dans le circuit économique par le blanchiment – dont les effets immédiats sont l’appréciation de la valeur de la monnaie locale. « Les exportations seront pénalisées parce qu’elles deviennent de plus en plus coûteuses pour les acheteurs étrangers », avertit l’ONUDC. Autre effet, l’envolée brutale des investissements directs étrangers : ce fut le cas en Guinée-Bissau, en 2006, où le pays a soudain attiré 42 millions de dollars. De l’avis de nombreux observateurs, cet argent proviendrait en grande partie du trafic de drogue.

Avec la corruption qui y est associée, le commerce de la cocaïne menace aussi la bonne gouvernance et l’ordre public. Tout comme les « diamants du sang », elle pourrait alimenter des conflits dans la sous-région. On sait que la drogue a souvent financé l’achat d’armes ou permis de mobiliser des combattants de plus en plus jeunes, comme ce fut le cas au Liberia. Pis, selon le représentant de l’ONUDC en Afrique de l’Ouest, les narcotrafiquants peuvent être amenés à fomenter des rébellions armées ou, simplement, à organiser des coups d’État afin d’instaurer des régimes acquis à leur cause.

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