Procès du putsch manqué au Burkina : la défense conteste de nouveau la légitimité du tribunal

Alors que le procès des auteurs présumés du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso a repris ce mercredi à Ouagadougou, la défense persiste à contester la légalité du tribunal, comme à l’ouverture du procès fin février.

Un soldat du RSP, la garde présidentielle, lors de la tentative de coup d’État, le 20 septembre 2015 à Ouagadougou. © REUTERS/Joe Penney

Un soldat du RSP, la garde présidentielle, lors de la tentative de coup d’État, le 20 septembre 2015 à Ouagadougou. © REUTERS/Joe Penney

Publié le 21 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

Le 27 février dernier, à l’ouverture du procès sur le putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, les avocats de la défense s’étaient retirés, entraînant sa suspension pendant trois semaines. Ils contestaient la légalité du tribunal militaire, composé de deux magistrats professionnels et de trois militaires ayant le rôle des assesseurs. Dès la reprise du procès, ce mercredi 21 mars, ils la contestent de nouveau.

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La défense a demandé la « récusation des deux magistrats professionnels », a indiqué Me Christophe Birba, l’un des avocats du général Gilbert Diendéré. Selon Me Mathieu Somé, un autre avocat, le décret ayant créé le tribunal militaire n’est plus valable puisque celui-ci il a été « supprimé ».

L’audience suspendue

« Cette stratégie de défense est bien connue : discréditer la juridiction, dire que la juridiction n’est pas légitime… Beaucoup de dictateurs ont utilisé cette procédure », a rétorqué Me Guy Hervé Kam, un des avocats des parties civiles. Pour Me Prosper Farama, un autre avocat, « la demande de récusation formulée tardivement est irrecevable ».

Le tribunal ne s’est pas prononcé sur les demandes de la défense. L’audience a été suspendue et doit reprendre ce jeudi 22 mars.

Un procès sous haute sécurité

Le général Gilbert Diendéré, principal accusé dans cette affaire, vêtu en treillis, est apparu détendu à l’ouverture de l’audience dans un quartier huppé du sud de Ouagadougou, devant un public bien présent. Le général Djibrill Bassolé, en costume, a montré un visage plus fermé.

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Comme il y a trois semaines, lors de l’ouverture du procès, les autorités ont pris des mesures de sécurité drastiques : périmètre bouclé dans un rayon de 150 mètres autour du tribunal par la gendarmerie et l’armée, et interdiction de tout appareil électronique dans la salle d’audience, notamment les téléphones portables.

Chefs d’accusation

84 accusés sont jugés, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du putsch qui a fait 14 morts et 270 blessés. Le 16 septembre 2015, des soldats du régiment de la sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré. Le RSP était la garde prétorienne de Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir.

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Le général Diendéré, qui avait pris la tête du coup d’État, et les autres personnes poursuivies sont accusés d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures volontaires.

Le général Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de l’ex-président Blaise Compaoré, est poursuivi pour « trahison » sur la base de l’enregistrement d’une conversation téléphonique qu’il aurait eue avec le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, dans laquelle celui-ci semble affirmer son soutien au putsch de septembre 2015.

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Le général Gilbert Diendéré, le 23 septembre 2015 à l’aéroport de Ouagadougou. © STR/AP/SIPA

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