Mali : le Premier ministre attendu à Kidal, pour la première visite d’un chef de gouvernement depuis 2014
Le Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maiga a entamé jeudi une visite dans le nord et le centre du pays qui doit le mener à Kidal, sous contrôle de l’ex-rébellion. L’État malien n’était pas retourné à Kidal depuis 2014.
Le Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maiga est arrivé en milieu de matinée à Tessalit dans le nord-est, près de la frontière algérienne, avec une délégation comprenant huit ministres.
Il était ensuite attendu à Kidal, où, vers 7 heures du matin, une attaque à la roquette contre le camp de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et de la force française Barkhane a fait cinq blessés légers, selon l’état-major des armées à Paris, ainsi que des dégâts matériels.
La tournée du Premier ministre au centre et au nord du pays s’étend jusqu’au 26 mars. Il doit également se rendre à Gao, Tombouctou, Mopti, Koro, Bandjagara, et Djenné.
« Je me rendrai à Kidal, où depuis quasiment six ans, il n’y a pas d’administration d’État », a expliqué mardi Soumeylou Boubèye Maiga, en référence à la rébellion de 2012 dans le nord du Mali.
« La meilleure démarche est donc de se rendre sur place, sans arrogance, avec le sens de l’écoute, connaître les attentes urgentes des populations », a-t-il ajouté, sans préciser si la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) avait fixé des conditions à sa venue.
Sécuriser le centre
En octobre 2016, la rentrée des classes de Kidal s’était tenue en présence du gouverneur désigné par le gouvernement, Koïna Ag Ahmadou, lors d’une cérémonie avec le drapeau malien.
L’État malien n’était pas retourné à Kidal depuis les combats de mai 2014, pendant une visite du Premier ministre de l’époque, Moussa Mara. Lui et sa délégation s’étaient alors retrouvés au cœur d’affrontements sanglants entre groupes armés et soldats maliens.
Lors d’un déplacement en février dans le centre du pays, Soumeylou Boubèye Maiga avait promis les moyens nécessaires pour la sécurisation de la région.
« Dès la semaine prochaine [à partir du 19 février, ndlr], en urgence, plus d’un demi-milliard de FCFA (plus de 760 000 euros, ndlr) seront mobilisés pour soutenir les actions de l’armée », avait-il annoncé, affirmant que « dès la semaine prochaine, du nouveau matériel sera mis à la disposition de l’armée dans le centre ».
Le déploiement de l’administration dans les zones de cette région dont elle est quasiment absente, se traduira dans les prochains jours par la nomination de sous-préfets, a ajouté cet ex-ministre de la Défense et ancien patron des services de renseignement.
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