Baobab Fruit Company espère tripler son chiffre d’affaires

L’autorisation de commercialiser le « pain de singe » en Europe ouvre de nouvelles perspectives à la société basée à Thiès.

Publié le 2 septembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Dans son bureau à Poggio Rusco, en Italie, Pascal Ottaviani reçoit un message de Dubaï : un nouveau client veut passer une commande de poudre de baobab. Bruxelles vient d’autoriser la commercialisation alimentaire en Europe du fruit de cet arbre africain, et le patron de la succursale italienne de la Baobab Fruit Company Sénégal (BFCS) est enthousiaste : « On nous appelle de partout ! » Basée depuis 2003 à Thiès (à 70 km de Dakar), BFCS emploie une centaine de personnes. « Et nous travaillons avec près de 1 000 saisonniers dans la région de Tambacounda (Est) », ajoute Laudana Zorzella, directrice de BFCS.

300 000 dollars en recherche
Le feu vert européen est l’aboutissement d’un processus mené par une ONG sud-africaine, Phytotrade Africa. Depuis 2006, elle a dépensé près de 300 000 dollars en recherche biomédicale afin de prouver la non-toxicité et les bienfaits de la pulpe de baobab. Phytotrade produit quelques centaines de kilos de poudre. « D’ici à cinq ans, pronostique Gus Le Breton, son directeur, nous produirons 3 000 tonnes de poudre par an. » Et de promettre à terme un bénéfice de « 10 millions de dollars » à la cinquantaine de producteurs qui fournissent l’ONG depuis plusieurs pays d’Afrique australe.
Baobab Fruit Company Sénégal espère pour sa part tripler son chiffre d’affaires, aujourd’hui proche de 1 million d’euro. Atteindre cet objectif passera par la signature d’un accord avec Phytotrade, dont la production ne suffirait pas à satisfaire la progression des commandes européennes. De son côté, BFCS – qui a déposé une demande de « similitude » en Italie afin d’obtenir le droit de commercialiser sa poudre à usage alimentaire en Europe – accéderait aussitôt au marché européen sans perdre de clients. BFCS compte faire passer sa capacité de collecte de 200 à 1 000 t de fruits par saison (de décembre à avril). La société fournit une quarantaine de distributeurs en Europe. Ils conditionnent la poudre et la revendent à des sociétés dans les cosmétiques (El Fruto del Baobab en Espagne et au Portugal), l’industrie chimique ou pharmaceutique (Warwick en France, Sist Farma en Italie) et désormais l’alimentaire.
Le Sénégal produit 13 000 t de fruits du baobab par an. « 100 kg de fruits donnent 10 kg de poudre, vendue sur le marché international entre 12 et 20 euros le kilo », explique Pascal Ottaviani, qui souhaite que les négociations avec Phytotrade débouchent aussi sur la définition d’un prix et d’une qualité standards. BFCS et l’ONG sud-africaine ont prévu de se rencontrer aux premiers jours de septembre.

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