Tunisie : le FMI décaisse une troisième tranche de 257 millions de dollars

Le FMI vient d’approuver le décaissement de 257,3 millions de dollars dans le cadre d’un accord de prêt à la Tunisie, dans le cadre d’un programme global de 2,9 milliards de dollars adopté en mai 2016. Le Fonds se dit notamment « satisfait » de la loi de finances 2018.

Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international en mars 2018. © Markus Schreiber/AP/SIPA

Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international en mars 2018. © Markus Schreiber/AP/SIPA

Publié le 26 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

Soulagement à Tunis. Le Conseil d’administration du Fonds monétaire International (FMI) a approuvé le 23 mars 2018 le décaissement de 257,3 millions de dollars correspondant à la troisième tranche d’un accord de prêt de 2,9 milliards de dollars (appelé Mécanisme élargi de crédit), accordé à la Tunisie en mai 2016 en contrepartie d’un programme de réformes économiques. Le total des financements apportés à la Tunisie dans ce cadre atteint 919 millions de dollars.

« Inverser les réformes n’est pas une option »

« Cela veut dire que le Conseil d’administration s’est prononcé d’une manière satisfaisante à la mise en place d’un certain nombre de décisions cruciales », souligne Robert Blotevogel, représentant résidant du FMI en Tunisie. Tout en assurant que le FMI ne veut pas l’austérité pour la Tunisie, Gerry Rice, directeur du département communication de l’institution de Breton Woods, a précisé que « les réformes économiques sont la clé pour atteindre cet objectif. »

la suite après cette publicité

« Et inverser ces réformes n’est pas une option » a-t-il précisé. Dans cette perspective, la loi de finances 2018 engagée par le gouvernement de Youssef Chahed a ambitionne de ramener le déficit du PIB de 6 % en 2017 à 4,9 % en 2018 avec une prévision de croissance de 3 % et d’une série de hausses fiscales.

>>> A LIRE – Loi de finances en Tunisie : les quatre sujets qui fâchent les patrons

La mise en place d’une Contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et l’augmentation de 1 % de la TVA ainsi que la surtaxe de produits de luxe permettraient de renflouer les caisses de l’État et de réduire le déficit commercial qui pèse sur les réserves en devises. Parmi les chantiers à venir pour l’exécutif : le problème des caisses sociales, la réforme de la fonction publique et les subventions en matière d’énergie.

Passer de deux à quatre revues annuelles

Notant la vulnérabilité économique de la Tunisie, le FMI a approuvé, à la demande de la Tunisie, une nouvelle fréquence des décaissements. Quatre revues annuelles, au lieu de deux, permettront d’augmenter le nombre de décaissements pour le même montant restant du crédit à verser.

la suite après cette publicité

« L’avantage de ce nouveau schéma est que le FMI aura la possibilité d’avoir le pouls de l’économie tunisienne dans des délais plus serrés et d’envoyer des signaux positifs à la communauté internationale », affirme Robert Blotevogel, qui précise que « la priorité est d’ancrer les anticipations inflationnistes et faire baisser le taux d’inflation d’ici la fin de l’année, voire vers le début de l’année, afin de préserver le pouvoir d’achat du citoyen ».

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

La rédaction vous recommande

FMI : fortement décriée en Tunisie, l’institution tente de recoller les morceaux

La Tunisie en panne de stratégie économique

Christine Lagarde, la directrice générale du FMI. © Alex Brandon/AP/SIPA

Finance : en Tunisie, l’aide du FMI fait débat

Contenus partenaires