Togo : pour l’opposition, la question d’un 4e mandat pour Faure Gnassingbé n’est pas négociable

Menée à Accra sous l’égide de Nana Akufo-Addo, les négociations entre gouvernement et opposition togolaises achoppent sur la question du nombre des mandats présidentiels. Faure Gnassingbé souhaite pouvoir se représenter pour un quatrième mandat, ce que l’opposition refuse.

Le président togolais Faure Gnassingbé au Nigeria, le 29 mai 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Le président togolais Faure Gnassingbé au Nigeria, le 29 mai 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 27 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

Les négociations entre pouvoir en place et opposition ont débuté à Accra sous l’égide du président ghanéen Nana Akufo-Addo, après plus de six mois de manifestations populaires pour demander le départ du président togolais.

Néanmoins, après plus de 4 semaines de pourparlers et seulement 3 jours de rencontre, elles achoppent sur un point central pour l’opposition togolaise : la non-rétroactivité de la limitation du nombre de mandats présidentiels.

On n’acceptera jamais qu’il se représente en 2020

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« C’est trop facile (…) de dire aujourd’hui que les trois mandats exercés ne comptent pas. Faure Gnassingbé se trompe. On n’acceptera jamais qu’il se représente en 2020 », assure le chef de l’opposition, Jean-Pierre Fabre.

Faure Gnassingbé en est aujourd’hui à son troisième mandat, ayant été réélu lors de scrutins contestés, en 2010 et en 2015. Il a succédé à son père, Gnassingbé Eyadema, qui a gouverné le Togo entre 1967 et 2005.

C’est vraiment immoral, c’est une escroquerie politique

« C’est vraiment immoral, c’est une escroquerie politique », a ajouté Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordonnatrice de la coalition de l’opposition, qui réunit 14 partis. « S’il maintient cette position, il manque profondément d’éthique. Il est le seul à pouvoir faire le choix de sortir par la grande porte ou par la petite ».

« L’intérêt supérieur de la nation »

Les discussions entre pouvoir en place et opposition n’ont duré que trois jours, et la dernière journée de négociation a eu lieu après une pause de plus d’un mois.

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Étant parvenue à faire pression sur le gouvernement en organisant des manifestations hebdomadaires qui ont réuni des dizaines de milliers de personnes depuis septembre 2017, la coalition de l’opposition demande également « un mode de scrutin uninominal à deux tours ».

Prendre en considération l’intérêt supérieur de la nation

À l’issue de la journée de négociations de vendredi, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a « encouragé les parties à ne pas fermer la porte aux propositions faites par l’un et l’autre, mais de prendre en considération l’intérêt supérieur de la nation ».

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Les Nations unie, l’UE ainsi que les ambassades française, allemande et américaine ont appelé les deux camps à mener une « discussion de fond » sur les réformes constitutionnelles et à « dépasser leurs positions de principe ».

L’opposition a suspendu ses marches le temps des négociations avec l’exécutif togolais, mais a menacé de rappeler ses partisans dans les rues si ses revendications n’étaient pas satisfaites.

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