Détournement de mineurs

Publié le 1 décembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Angelo Gnaedinger, a indiqué, le 26 novembre, que des enfants étaient détenus à la base américaine de Guantánamo, à Cuba, où sont détenus sept cents « activistes » ou présumés tels, capturés en Afghanistan lors de la campagne militaire qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001. La présence de mineurs dans le camp est une violation de la Convention des Nations unies de 1989 sur les droits de l’enfant. « Nous continuerons à interroger les prisonniers jusqu’à ce que nous soyons sûrs qu’ils ne sont plus une menace pour les États-Unis, qu’ils n’ont violé aucune loi et qu’on ait démontré qu’ils ne sont pas des espions », déclarait le lieutenant-colonel Barry Johnson, en avril 2003, après les premières révélations du quotidien britannique le Guardian. Washington avait reconnu la présence d’au moins trois adolescents âgés de 13 et 15 ans dans le camp de Guantánamo. Le lieutenant-colonel Johnson a assuré que les « combattants ennemis juvéniles » avaient été séparés des autres détenus dès leur arrivée. Ce n’est pas l’avis des membres du CICR, qui sont les seuls à pouvoir se rendre régulièrement auprès des détenus : « Contrairement aux déclarations officielles, certains de ces enfants sont mêlés aux prisonniers adultes », affirme le porte-parole du CICR à Genève Florian Westphal. « Il ne s’agit pas d’enfants, a répliqué le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, mais de jeunes tueurs qui ont tiré sur nos gars. » Les autorités pénitentiaires du camp ne semblent pas gênées par le fait que le droit international accorde une protection spéciale aux moins de 18 ans. « Nous espérons que ce problème sera vite résolu, a indiqué Gnaedinger. Nous menons actuellement des négociations secrètes au plus haut niveau. » C’est sans doute pour cette raison que le CICR reste très discret sur les détails de l’affaire. Combien sont-ils ? Réponse alambiquée du lieutenant-colonel Johnson : « Il y en a moins que la moitié d’une douzaine. » Quel âge ont-ils ? Selon la presse danoise, certains n’auraient que 12 ans. Quand sortiront-ils ? En avril dernier, leur libération était imminente. Manquait le feu vert du Pentagone. À ce jour, aucun d’entre eux n’est rentré chez lui. Seul prisonnier mineur dont on connaît l’identité : le Canadien d’origine égyptienne Omar Sadr, capturé en juillet 2002 en Afghanistan. Il était alors âgé de 15 ans.

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