Des subventions pour l’opposition

Publié le 1 décembre 2003 Lecture : 1 minute.

L’État malien a débloqué, le 24 novembre, 694 millions de F CFA (environ 1,06 million d’euros) destinés au financement des partis politiques. C’est la troisième année consécutive que le gouvernement verse cette subvention, fixée à 0,25 % des recettes fiscales de l’exercice précédent. Seules 54 des quelque 100 formations politiques reconnues ont droit à cette assistance. Les autres ne remplissent pas les critères posés par la loi pour en bénéficier : réunir régulièrement leurs instances, avoir un siège social en dehors du domicile de leurs leaders, présenter un bilan détaillant l’origine et l’utilisation de leurs ressources financières. Cette dernière condition est dûment vérifiée par la Cour des comptes avant l’attribution de l’aide publique.
Modique au vu du nombre élevé de partis politiques concernés, la subvention est partagée selon un certain nombre de critères : 20 % du montant global sont équitablement répartis entre tous les partis, 40 % alloués au prorata du nombre de députés et 40 % en fonction du nombre de conseillers municipaux. Suivant cette clé de répartition, l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), au pouvoir entre 1992 et 2002, se taille la part du lion. Fort d’une soixantaine de députés, le parti de l’ancien président Alpha Oumar Konaré, qui compte également le plus grand nombre de conseillers municipaux, devrait recevoir, à lui seul, plus de 200 millions de F CFA. Les autres formations se partageront le reste et percevront, pour la majorité d’entre elles, qui n’ont ni député ni conseiller municipal, la part minimale, soit 2,5 millions de F CFA. Une somme insuffisante au regard des besoins de financement d’un parti politique. Selon Gaoussou Drabo, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, « les autorités maliennes sont conscientes que l’effort financier consenti ne suffit pas à couvrir tous les frais de fonctionnement des partis. Mais elles entendent au moins marquer leur volonté de protéger notre jeune démocratie contre les dangers auxquels l’exposerait un financement occulte et non maîtrisé des formations politiques ».

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