Gabon-Football : un report révélateur des maux au sein de la fédération gabonaise
L’élection du président de la Fédération gabonaise de Football (FEGAFOOT), prévue intialement samedi, a été reportée au 21 avril. Un épisode supplémentaire, qui ternit un peu plus l’image du football dans ce pays.
Depuis des années, le football gabonais ne fait pas vraiment parler de lui en bien. Le championnat local, qui ne passionne pas les foules, est miné par les affaires de salaires versés avec des retards conséquents aux joueurs, lesquels réclament plus de droits. Sur la scène continentale, les clubs ne font pas vraiment d’étincelles. Et les résultats de la sélection nationale ne viennent pas vraiment relever le niveau.
Les Panthères, au sein de laquelle le climat n’est pas toujours très serein, ont été éliminées de la CAN au premier tour en 2017, puis n’ont pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde. Ce qui n’a pas ébranlé l’Espagnol José Antonio Camacho, le sélectionneur mis en place par Déco, l’ancien international portugais très influent dans les affaires du football gabonais.
Andoume : « Mounguengui s’est fourvoyé »
À la lecture de ce sombre tableau, il ne faut guère s’étonner du report de l’élection du 31 mars. Blanchard Paterne Andoume, l’un des cinq candidats à la présidence de la FEGAFOOT, avait mis en évidence le non-respect des textes et appelé à l’annulation de l’élection.
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Un autre postulant, Baba Alaba Fall, s’était lui-aussi ému de cette situation. Andoume, Fall et François Binet, un autre candidat, avaient d’ailleurs saisi la FIFA pour lui signifier que certaines dispositions du processus électoral n’étaient pas respectées.
« J’ai constaté ces manquements le 12 février dernier. Lors de la dernière Assemblée générale ordinaire du 27 octobre dernier, la commission électorale n’a pas été mise en place. J’ai donc fait un recours seul, avant d’être rejoint par Fall et Binet. Cette commission électorale et la commission de recours ont été mise en place le 10 mars dernier lors du congrès extraordinaire, lequel n’est pas compétent. Seul un congrès ordinaire l’est. Le président de la FEGAFOOT, Pierre-Alain Mounguengui [candidat lui aussi, ndlr] s’est fourvoyé en répondant que ce Congrès extraordinaire avait corrigé les manquements de l’AG du 27 octobre », explique Blanchard Paterne Andoume.
C’est regrettable, mais cela vient confirmer que notre football ne va pas bien
Celui-ci vient de déposer un nouveau recours à la FIFA pour protester contre le montant de la caution (1 000 000 FCFA) exigé par la FEGAFOOT auprès des candidats. « Le montant de cette caution n’existe pas dans les textes », assure Andoume.
La FEGAFOOT a annoncé que l’élection se tiendrait le 21 avril, alors que la FIFA garde un œil attentif sur le dossier. La campagne débutera le 3 avril et s’achèvera le 20 avril. Cette élection aura lieu à Lambaréné, sur les rives de l’Ogooué, à environ 250 km au sud-est de Libreville, une décision qui commence à faire jaser.
Rémy Ebanega, l’ancien international désormais président de l’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (ANFPG) déplore cette situation, mais celle-ci ne l’étonne pas vraiment. « C’est regrettable, mais cela vient confirmer que notre football ne va pas bien. L’ANFPG compte beaucoup sur cette élection pour que la condition des joueurs s’améliore. Je crois qu’il faut remettre les choses à plat. Le report de cette élection, qui ne pouvait pas se tenir en l’état, est sans doute un mal pour un bien. » Au Gabon, toutes les élections semblent compliquées…
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