Côte d’Ivoire : Dinor et Aya s’affrontent sur le marché de l’huile

L’entreprise Sania et la Société africaine de raffinage en Côte d’Ivoire (Sarci) qui produisent respectivement Dinor et Aya sont les deux grands rivaux du marché de l’huile ivoirienne. Entre démarchage des planteurs pour l’accès aux matières premières et débauchage d’employés qualifiés de la concurrence, tous les coups sont permis pour devenir ou rester le leader.

Dinor et Aya dans un rayon de supermarché en Côte d’Ivoire. © Capture d’écran J.A.

Dinor et Aya dans un rayon de supermarché en Côte d’Ivoire. © Capture d’écran J.A.

Publié le 31 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

Un ouvrier agricole congolais travaille dans une ferme agro-industrielle appartenant au groupe minier Bazzano à proximité de Likasi, troisième ville de la province minière du Katanga, située à 120 km à l’ouest de la capitale provinciale Lubumbashi, en République démocratique du Congo, le 26 février 2015. © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique
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Elle est partout sur les étals des marchés abidjannais. L’huile de cuisine est la base de toutes les recettes ivoiriennes : grillades, riz gras, allocos…

Depuis 60 ans, la marque Dinor de la société Sania détient le monopole de ce marché. Mais il y a trois ans, une nouvelle a fait son apparition et remet en question cette position de leader. Aya, fabriquée par la Société africaine de raffinage en Côte d’Ivoire (Sarci) a déjà raflé 20 % de part de marché dans ce secteur estimé à 500 milliards de francs CFA.

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L’usine Aya se situe dans le quartier industriel de Yopougon. Son unité de raffinage sur 7 étages, entièrement automatisée, a une capacité de production est de 200 tonnes par jour. Son produit phare est le bidon de 25 litres qui représente 50 % des ventes. L’usine en produit 7 000 par jour. Malgré la présence de son concurrent, la demande est très importante.

Après trois ans de commercialisation, le chiffre d’affaires a atteint 27 milliards de francs CFA (762 millions d’euros). Le secret de l’entreprise, c’est d’avoir recruté du personnel déjà formé par son concurrent.

Un gigantesque réseau de distribution

L’autre point important dans la concurrence des deux producteurs concerne la distribution. L’entreprise Sarci fait partie du groupe Prosuma, le plus grand distributeur de Côte d’Ivoire qui possède une vingtaine d’enseignes et plus de 150 magasins. Un gigantesque réseau de distribution qui a permi à la marque de prendre un temps d’avance. L’entreprise veut doubler sa part en Côte d’Ivoire d’ici 2020.

Face à la concurrence offensive de Sarci, Sania, la société historique a décidé, elle, de renforcer son acquis, à savoir sa production de palme, la matière première pour produire de l’huile.

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Elle dispose d’une société qui produit la graine de palme : Palmci. 35% de sa matière première provient de ses propres plantations.

Les planteurs courtisés

Mais l’essentiel de la production de palme provient de petits planteurs indépendants, très courtisés par la concurrence. Pour fidéliser ces derniers, l’entreprise leur offre des logements depuis les années 1970.

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Il y a deux ans, elle a aussi lancé un grand chantier de construction de nouveaux logements. Coût total de l’investissement, 6,5 millions de francs CFA pour une centaine de logements. Un argument de taille pour faire revenir les planteurs.

Rien n’est trop beau pour satisfaire les producteurs de palme, car ils sont la clé pour gagner la guerre de l’huile en Côte d’Ivoire et en Afrique de l’Ouest.

Un reportage de Réussite, une émission coproduite par Canal + et Galaxie Africa (groupe Jeune Afrique), diffusée tous les premiers samedi du mois sur Canal+ en Afrique et A+ en France.

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