Sahara occidental : le Maroc dénonce des incursions du Polisario dans la zone administrée par l’ONU

Le royaume a appelé l’instance onusienne à intervenir pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « provocations ». Faute de quoi, le Maroc « assumera ses responsabilités », a affirmé le ministre marocain des Affaires étrangères.

Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères marocain, ici à l’ONU en septembre 2017. © Frank Franklin II/AP/SIPA

Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères marocain, ici à l’ONU en septembre 2017. © Frank Franklin II/AP/SIPA

Publié le 2 avril 2018 Lecture : 2 minutes.

Les autorités marocaines ont annoncé, dimanche 1er avril, avoir alerté le Conseil de sécurité de l’ONU après des incursions « gravissimes » du Front Polisario dans la zone tampon du Sahara occidental.

« Il y a eu des provocations, des manoeuvres (…) du Polisario encouragé par l’Algérie pour modifier le statut de cette zone » tampon, placée depuis le début des années 1990 sous la responsabilité des Nations unies, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lors d’un point presse.

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« Si l’ONU (…) n’est pas prêt à mettre fin à ces provocations, (…) le Maroc assumera ses responsabilités et ne saura tolérer qu’un changement puisse intervenir dans cette zone », a-t-il affirmé.

Un mur et des casques bleus

Vaste étendue désertique de 266 000 km2, avec 1 100 km de côte atlantique au nord de la Mauritanie, le Sahara occidental est le seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial n’a pas été réglé. Le Maroc en contrôle 80%, le Front Polisario 20%, les deux territoires étant séparés par un mur et une zone tampon contrôlée par les Casques bleus.

Le Maroc accuse le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, de mener des incursions dans la zone tampon de Guergarat, un no man’s land situé à la frontière avec la Mauritanie.

« Cette provocation dure depuis un certain temps (…) Le Maroc ne pourra pas rester les bras croisés devant des attaques continues cherchant à transformer le statut des territoires à l’est », a insisté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, présent au point presse.

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Le Parlement appelé à la rescousse

Les deux ministres ont rencontré dimanche les commissions des Affaires étrangères du Parlement puis les chefs de partis politiques marocains pour les informer des développements « gravissimes » à l’est du dispositif de défense au Sahara, survenus en mars à Tifariti et Bir Lahlou, deux localités que le Polisario considère comme des zones libérées.

C’est l’Algérie qui abrite, qui finance, qui arme, qui mobilise

C’est la « Minurso qui a la responsabilité de gérer cette zone », a souligné le ministre des Affaires étrangères en affirmant que « la gestion légère de ce qui s’est passé à Guerguerat a été interprété comme un encouragement », en référence aux récentes incursions du Polisario au sud du Sahara occidental au début de l’année.

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Un « casus belli » lourd de conséquences

« L’Algérie doit assumer ses responsabilités (…) le Maroc n’attaque pas l’Algérie lorsqu’il dit que l’Algérie encourage ce genre de provocations: c’est l’Algérie qui abrite, qui finance, qui arme, (…) qui mobilise, ce n’est là ni une attaque ni une insulte, c’est la vérité », a souligné M. Bourita, qualifiant les incursions du Polisario de « casus belli ».

Le Conseil de sécurité a demandé fin mars à l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental de poursuivre les discussions sur une relance de négociations visant à régler le différend autour de ce territoire. Aucune date n’a été annoncée pour reprendre des pourparlers formels, les derniers en date – sous l’égide de l’ONU – remontant à 2012.

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