Tiébilé Dramé

Président du comité malien d’organisation du Sommet Afrique-France

Publié le 31 octobre 2005 Lecture : 3 minutes.

J- 45. Depuis six mois, le président du comité malien d’organisation du Sommet Afrique-France égrène les jours sur son calendrier. Le 3 décembre, à Bamako, Tiébilé Dramé devra être fin prêt. L’ancien ministre des Affaires étrangères du Mali n’aura pas trop des 45 jours qui lui restaient au 21 octobre, date à laquelle il nous a rendu visite, pour s’acquitter de sa tâche. Car, pour le Mali, l’accueil de la 23e édition du rendez-vous bisannuel entre l’Afrique et la France – événement unique en son genre – est un enjeu de taille. « Bamako n’a jamais abrité de sommet politique de ce format, explique Tiébilé Dramé. Nous avons organisé des sommets de la Cedeao ou de la Cen-Sad. Mais ils rassemblaient une vingtaine de chefs d’État au maximum. »

Les 3 et 4 décembre, ce sont une soixantaine de délégations qui séjourneront dans la capitale malienne. Si les 3 000 personnes attendues repartent toutes satisfaites de l’accueil reçu, ce sera la porte ouverte à l’organisation d’autres grands événements internationaux.
C’est pourquoi, du 20 au 24 octobre, Tiébilé Dramé est venu rencontrer Michel de Bonnecorse, le conseiller Afrique de Jacques Chirac, et Pierre Hugues, son interlocuteur au Quai d’Orsay. « On fait les derniers réglages, on s’assure que tout est sous contrôle, confie-t-il. Les confirmations des chefs d’État qui feront le déplacement commencent à arriver. La réhabilitation du Palais des congrès et la construction du pavillon pour la presse seront finies à la fin octobre. Les villas mises à la disposition des invités de marque ont été identifiées. » Mais il faut encore former les agents de sécurité, parfaire la formation des chauffeurs, des personnels hôteliers, coacher le protocole…

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Depuis un an et demi, Tiébilé Dramé se consacre corps et âme à sa tâche. Non sans quelque satisfaction. « Organiser un tel sommet met en mouvement tous les services de l’État. J’ai beaucoup appris auprès des hauts fonctionnaires qui président les sept commissions principales. J’ai découvert à la fois les lenteurs du système, les difficultés que certains rencontrent, mais aussi les performances dont les Maliens sont capables. Orchestrer la synergie nécessaire au bon fonctionnement du sommet permet de mettre de l’huile dans les rouages. Aujourd’hui, je connais mieux le fonctionnement de l’État. »
Selon Dramé, le Sommet Afrique-France de Bamako sera « un tournant ». La Somalie, jusqu’ici tenue au ban des nations africaines, sera de la partie cette année. Tout le continent sera donc au rendez-vous. Ensuite, et Tiébilé Dramé insiste : le thème de la jeunesse africaine, retenu pour 2005, donnera aux assises une conscience sociale jamais égalée. Comprendre les aspirations des jeunes, répondre à leurs besoins d’éducation, éviter leur fuite vers l’Occident… les leaders auront, sans aucun doute, de quoi débattre. « Tous les pays africains sans exception ont des préoccupations liées à leurs jeunes », affirme le président du comité d’organisation.

Tiébilé Dramé sera d’ailleurs en première ligne pour prendre bonne note des revendications de ses cadets, car il pilote également le Forum de la jeunesse africaine. Sorte de répétition générale, quelque 250 jeunes venus des quatre coins d’Afrique et engagés dans l’action sociale viendront élire à Bamako, les 8 et 9 novembre, une représentante qui lira au sommet des chefs d’État les doléances de leurs camarades. L’ancien leader de l’Union des élèves et étudiants maliens, qui a séjourné dans les prisons de Moussa Traoré pour contestation, veut qu’on sache « ce qui se passe dans la tête d’un jeune Africain en cette fin d’année 2005 ». Et pourrait en parler des heures, si, à 45 jours du lever de rideau, il n’avait pas d’autres préoccupations.

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