Stella rejoint les étoiles

Publié le 31 octobre 2005 Lecture : 2 minutes.

Devant le Conseil des ministres réuni le 26 octobre, le président Olusegun Obasanjo n’a pu retenir ses larmes. Après le crash, le 22 octobre, du Boeing 737 de Bellview Airlines, qui a tué 117 de ses compatriotes (voir aussi pp. 56-58), l’homme fort du Nigeria a perdu son épouse, Stella. Celle qui était devenue un peu plus que « la femme du président » est décédée brutalement, le 23 octobre, peu avant l’aube, dans un hôpital de Marbella, en Espagne, dans des circonstances encore obscures.
Cette nuit-là, Olusegun Obasanjo tente de trouver le sommeil après le crash du Boeing 737 de la Bellview Airlines, qui a bouleversé son pays la veille. Loin d’Abuja, dans une villa de la Costa del Sol, son épouse se remet d’une opération de chirurgie esthétique subie quelques jours auparavant à la clinique Molding. Un établissement connu pour accueillir discrètement les grands de ce monde désireux de corriger le vieillissement ou les imperfections de leur corps. Un appel de l’ambassadeur nigérian en Espagne réveille le président à 3 heures du matin. L’état de santé de son épouse semble se dégrader. Une heure plus tard, on lui annonce le décès de celle qu’il avait choisie – parmi d’autres épouses – en 1999, pour l’accompagner à la tête du Nigeria.
Issue de l’élite nigériane, Stella avait rencontré le jeune général Olusegun en 1976, en Angleterre, alors qu’elle finissait ses études d’actuariat. Il l’épouse quelques mois plus tard, juste avant de prendre le pouvoir. Plus effacée qu’aujourd’hui, Stella n’en devient pas moins rapidement la confidente favorite du chef de l’État. En 1995, alors que son mari croupit dans les geôles du dictateur Sani Abacha, Stella donne toute la mesure de son énergie. Elle remue ciel et terre, voyage dans le monde entier pour plaider la cause de son mari et dénoncer la dictature sanguinaire dont souffre son pays. Elle ressort de ce combat auréolée de l’image de bonne épouse, engagée dans la défense des droits de l’homme. En 1999, elle recueille les fruits de sa ténacité.
La première dame s’engage rapidement dans l’humanitaire en créant le Child Care Trust, et dans la lutte contre le sida, bref, devient l’avocate de la veuve et de l’orphelin. Malheureusement, au fil des ans, sa réputation se ternit. Mise en cause dans une série de scandales, elle devient gênante pour un Obasanjo qui s’est engagé à lutter contre une corruption endémique. Figure de plus en plus controversée, elle se voit reprocher par ses compatriotes l’arrestation d’Orobosa Omo-Ojo, directeur du Midwest Herald. Le journaliste avait publié un article intitulé « Greedy Stella », l’accusant d’avoir vendu à bas prix des propriétés publiques à des amis. « Stella la Gourmande » laisse en tout cas un pays en état de choc.

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