RDC : Kinshasa appelle au « retrait définitif » de la Monusco en 2020

Quelques jours après le vote par le Conseil de sécurité d’un nouveau mandat d’un an de la Monusco, Kinshasa a fait savoir qu’elle souhaitait le départ en 2020 de la force onusienne.

Une membre sud-africaine de la Monusco, lors d’une patrouille à Muzambayi, près de Beni, dans l’est de la RDC le 7 mars 2018. © Photo MONUSCO/Michael Ali

Une membre sud-africaine de la Monusco, lors d’une patrouille à Muzambayi, près de Beni, dans l’est de la RDC le 7 mars 2018. © Photo MONUSCO/Michael Ali

Publié le 4 avril 2018 Lecture : 2 minutes.

« Nous avons fait savoir au Conseil de sécurité que ce mandat était considéré comme l’avant-dernier avant un retrait définitif de la force après vingt ans de présence dans notre pays », a déclaré Léonard She Okitundu, lors d’une conférence de presse, mardi, à Kinshasa. Une déclaration en écho à celle du président Joseph Kabila, qui avait indiqué en septembre 2017 à la tribune des Nations unies que « la force onusienne ne peut nourrir l’ambition de rester indéfiniment » dans le pays.

Le ministre des Affaires étrangères – qui a également rang de vice-Premier ministre – a par ailleurs confirmé que la RDC ne participerait pas à une conférence des donateurs prévue à Genève le 13 avril sous l’égide des Nations unies et de l’Union européenne.

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Question « d’image »

Aux yeux du régime, l’ONU et les ONG exagèrent la crise humanitaire en RDC, classé en niveau maximum « d’alerte 3 » (L3) par les Nations unies dans trois provinces (Tanganyika, Sud-Kivu et Kasaï). Seuls trois pays dans le monde se trouvent actuellement dans cette configuration : la Syrie, le Yémen et l’Irak.

Ce classement « projette une image de catastrophe extrême et généralisée assimilant la situation en RDC à certains pays du monde où se déroulent des guerres de haute intensité », a souligné She Okitundu. « Ce qui n’est absolument pas le cas de la RDC qui fait plutôt face à des attaques non conventionnelles et asymétriques des groupuscules terroristes et groupes armés criminels », a-t-il ajouté.

Le ministre a d’ailleurs rappelé que Kinshasa « aurait voulu que l’éradication » des groupes armés « soit la trame de la nouvelle résolution » des Nations unies au Congo.

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Votée l’unanimité le 27 mars au Conseil de sécurité des Nations unies, celle-ci met l’accent sur la protection des civils et la mise en oeuvre du processus devant déboucher sur des élections le 23 décembre.

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La Monusco est le plus important contingent onusien au monde, avec un « effectif maximum autorisé de 16 215 militaires, 660 observateurs militaires et officiers d’état-major, 391 policiers et 1 050 membres d’unités de police constituées », selon la dernière résolution.

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