Côte d’Ivoire : Jeannot Ahoussou-Kouadio, premier président du Sénat ivoirien

Sans surprise, le ministre d’État et cadre du PDCI Jeannot Ahoussou-Kouadio a été élu ce jeudi à Yamoussoukro à l’unanimité par la nouvelle chambre haute ivoirienne.

Jeannot Ahoussou-Kouadio, le président du Sénat, a officialisé sa décision de quitter le PDCI pour rejoindre le RHDP d’Alassane Ouattara. © Emanuel Ekra/AP/SIPA

Jeannot Ahoussou-Kouadio, le président du Sénat, a officialisé sa décision de quitter le PDCI pour rejoindre le RHDP d’Alassane Ouattara. © Emanuel Ekra/AP/SIPA

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Publié le 5 avril 2018 Lecture : 2 minutes.

Le résultat parle de lui-même : 65 voix pour, 1 nul, soit 100 % des suffrages exprimés. Sans difficulté et sous les ovations de ses pairs, Jeannot Ahoussou-Kouadio est devenu ce jeudi après-midi le premier président du Sénat ivoirien. C’était la première fois que cette nouvelle chambre, instaurée par la Constitution de la troisième république adoptée en 2016, se réunissait.

Cette victoire écrasante ne faisait l’objet d’aucun suspense. Depuis plusieurs semaines, l’ambition de l’ancien Premier ministre avait été révélée. Ces derniers jours, Jeannot Ahoussou-Kouadio avait ainsi démissionné de son siège de député, et il devrait désormais rapidement quitter le gouvernement. Toujours ministre d’État auprès du président de la République depuis 2013, il a assisté mercredi 4 avril à « son dernier Conseil des ministres », a affirmé une source à la présidence ivoirienne.

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Le candidat du RDR et du PDCI

Sans adversaire, il était le candidat tant du Rassemblement des républicains (RDR) que du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), malgré les tensions entre les deux alliés. À 67 ans, l’homme, chargé des relations avec le Parlement et les institutions au gouvernement, est une figure politique dans le pays. Premier ministre en 2012, ministre de la Justice puis ministre d’État, il est l’un des cadres du PDCI. Alors que l’Assemblée nationale est présidée par Guillaume Soro, du RDR, il permet ainsi d’assurer un équilibre entre les deux partis.

La chambre, qui est entièrement acquise à la coalition au pouvoir qui a élu son président, n’est pas encore au complet. Aux côtés des 66 sénateurs élus au scrutin indirect le 24 mars dernier, 33 personnalités choisies par le président ivoirien doivent prendre place, mais celles-ci n’ont toujours pas été nommées. La première session du Sénat s’ouvrira donc sans elles, une absence qui a étonné plusieurs observateurs, « mais qui n’est en rien contraire aux textes de loi », souligne à la présidence ivoirienne. « Il n’y a aucune urgence », ajoute-t-elle.

Un sursis lié aux tensions entre les partis ?

Selon certaines sources, les crispations entre le RDR et le PDCI autour de la présidentielle de 2020 sont à l’origine de ce sursis. Les relations entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié sont en effet difficiles en ce moment. Alors qu’une rencontre entre les deux chefs est annoncée depuis plusieurs semaines, elle ne parvient pas à se tenir.

Critiqué par l’opposition, qui a conspué une « volonté monarchique », « inutile » et « budgétivore », le Sénat ivoirien ouvrira officiellement sa première session dans une semaine, le 12 avril. Alassane Ouattara fera pour l’occasion le déplacement à Yamoussoukro, la capitale ivoirienne et ville natale du premier président du pays, Felix Houphouët-Boigny, où siège la nouvelle chambre haute.

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