Marrakech, cinquième, clap !

Publié le 31 octobre 2005 Lecture : 3 minutes.

Le renouvellement de l’équipe de direction du Festival international de cinéma de Marrakech, qui avait marqué sa quatrième édition en 2004, semble continuer à produire ses effets. Plus que jamais, le cru 2005 de la manifestation, qui se tiendra du 11 au 19 novembre, fera la part belle au septième art en tant que tel : d’abord les films !

Qu’on en juge. Déjà, au simple niveau quantitatif, pendant les neuf jours du Festival on pourra voir 124 films, toutes sélections confondues, soit près de deux fois plus que l’année précédente. Quant aux seize longs-métrages qui concourront pour l’Étoile d’or, récompensant le vainqueur de la compétition officielle, il s’agira pour l’essentiel d’inédits et d’oeuvres de réalisateurs prometteurs qu’on entend faire découvrir : dix d’entre eux seront des premiers ou des deuxièmes films.

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Le programme de cette compétition, comme la composition du jury, attesteront de l’aspect véritablement international du festival, qui, bien qu’encore en phase de démarrage, entend prendre place aussi rapidement que possible parmi les plus grandes manifestations cinématographiques de la planète. Les huit membres du jury, qui sera présidé cette année par le réalisateur français Jean-Jacques Annaud (La Guerre du feu, Le Nom de la rose, L’Amant…), sont en effet de huit nationalités différentes. Parmi eux, ce grand cinéaste burkinabè qu’on voit hélas ! trop peu sur les écrans depuis des années, Idrissa Ouédraogo, la comédienne tunisienne Hend Sabri, l’écrivain marocain Abdelkébir Khatibi, la grande réalisatrice indienne Deepa Mehta, ainsi que Mary Sweeney, compagne du réalisateur David Lynch, qui est aussi la scénariste et la monteuse de plusieurs de ses films. Quant aux seize films en compétition, dont un seul est issu du pays organisateur (El-Ayel – ou « Le Gosse de Tanger, une enfance rebelle » -, de Moumen Smihi), ils proviennent de quinze pays différents, seule la Chine ayant droit à deux sélectionnés.

L’effort pour rendre la programmation « pointue », ou tout simplement intéressante pour tous les festivaliers, cinéphiles exigeants ou non, est également frappant hors compétition. Non seulement on pourra voir des films terminés depuis peu et attendus avec curiosité – pour n’en citer que deux : le premier film mauricien jamais réalisé, Bénarès, de Bardem Pyamootoo, et la dernière comédie tournée en Côte d’Ivoire par Henri Duparc, Caramel – mais on pourra également assister à des rétrospectives alléchantes. Celle intitulée « Panorama de la cinématographie espagnole » permettra de découvrir une bonne partie de la production de qualité des cinquante dernières années dans le pays de Buñuel, Saura ou Almodovar. Un hommage à Martin Scorsese, en présence du réalisateur, comprendra la projection de seize des oeuvres les plus marquantes de l’auteur de Taxi Driver, depuis ses débuts discrets en 1968, cinq ans avant Mean Streets, qui le révélera, jusqu’à ce jour. Une carte blanche à Yash Chopra, un des grands de Bollywood, proposera pour sa part dix-huit films, que cet auteur prolifique viendra présenter avec la très populaire star de Bombay, Saif Ali Khan. Last but not least, c’est à une présentation intégrale de l’oeuvre du chef de file du cinéma iranien contemporain, Abbas Kiarostami, que seront conviés les festivaliers.

Même si elles ne constituent plus, comme lors des toutes premières éditions, le centre d’intérêt primordial sinon quasi unique du Festival, les stars ne seront évidemment pas absentes : on attend dans les jardins de la Mamounia – certainement – et dans les salles – peut-être – nombre d’entre elles. Parmi les acteurs et actrices invités : Maggie Cheung, Monica Bellucci, Terence Stamp, Catherine Deneuve, Hiam Abbas, Victoria Abril, Daniel Day-Lewis, Ornella Mutti…

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