L’intégration économique africaine accélère, d’après le Boston Consulting Group
Selon le Boston Consulting Group, les échanges économiques au sein du continent – qu’il s’agisse de flux de capitaux, de marchandises ou de touristes – se sont multipliés, tirés par l’émergence de groupes panafricains.
« L’intégration économique en Afrique n’a pas seulement lieu, elle se renforce », estime le Boston Consulting Group (BCG) dans un rapport intitulé Pour une Afrique unie : le rôle clé des entreprises africaines à travers le continent publié le 6 avril. Entre 2006-2007 et 2015-2016, le montant annuel moyen d’IDE africain – ce que les entreprises africaines ont investi dans les économies africaines – a presque doublé, progressant de 3,7 milliards de dollars à 10 milliards.
Sur la même période, les accords de fusions-acquisitions sont passés de 238 à 418, tandis que « la moyenne annuelle des exportations intra-africaines a augmenté de 41 milliards de dollars à 65 milliards ». Enfin, le nombre de touristes africains s’est accru de 19 à 30 millions, représentant plus de la moitié des visiteurs du continent en 2015-2016.
Fragmentation géographique
Les obstacles au développement du commerce intra-africain sont bien connus. En premier lieu, la fragmentation géographique. La distance moyenne entre les villes africains qui ont une population supérieure à 4 millions d’habitants est de 4 100 km, contre 1 300 en Europe, 2 200 en Amérique du Nord, 3400 en Amérique du Sud, et 3 700 en Asie de l’Est. Les liaisons aériennes entre ces villes prennent en moyenne deux fois plus de temps (12 h) que pour les autres régions du monde.
Il faut 24 nations africaines pour agréger un billion [1 000 milliards] de dollars
D’un point de vue économique, « il faut 24 nations africaines pour agréger un billion [1 000 milliards] de dollars – beaucoup plus que dans n’importe quelle autre région du monde », alors que le continent compte 16 zones de libre-échange, contre 4 Amérique du Sud.
Conséquence du manque d’infrastructures, « le coût moyen d’expédition et de distribution de biens jusqu’au marché en Afrique est égal à 320% de leur valeur, contre 200% en Amérique du Sud et 140% en Asie de l’Est et en Amérique du Nord ».
Le dynamisme des groupes panafricains
Pour le BCG, ces progrès de l’intégration économique en Afrique résultent du secteur privé et du dynamismes de groupes « champions » panafricains, qui opèrent de manière croissante à l’échelle du continent. « En moyenne, le top des 30 des entreprises africaines ont maintenant des opérations dans 16 pays africains, en hausse par rapport à une moyenne de seulement 8 en 2008 », note le rapport.
Le secteur aérien est cité par le BCG comme un exemple de cette évolution, avec un poids croissant pour les groupes africains, qui se sont développés à l’échelle du continent. Ethiopian Airways dessert 36 pays en 2016, contre 24 en 2006. Royal Air Maroc vole vers 30 nations, soit deux fois plus qu’en 2006. Air Côte d’Ivoire relie 17 pays et RwandAir 16.
Au total, BCG identifie 150 entreprises – 75 groupes panafricains et 75 firmes transnationales – qui constituent selon le rapport des « pionniers panafricains », qui « ont un bilan impressionnant de création de valeurs pour eux-mêmes et de faire progresser le développement du continent » et qui savent que « faire progresser l’intégration des marchés africains où elles font des affaires est une manière d’améliorer leur réussite ».
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