Saad Hariri, Mohammed VI et Mohammed Ben Salmane réunis pour un selfie symbolique

Réunis dans un restaurant parisien, le prince héritier saoudien, le roi du Maroc et le Premier ministre libanais se sont prêtés à un exercice de communication opportun.

Saad Hariri, Mohammed VI et Mohammed Ben Salmane, à Paris. © DR / Capture d’écran Twitter.

Saad Hariri, Mohammed VI et Mohammed Ben Salmane, à Paris. © DR / Capture d’écran Twitter.

CRETOIS Jules

Publié le 10 avril 2018 Lecture : 2 minutes.

« Pas de commentaires » dit, en arabe, la légende du selfie posté sur Twitter par le Premier ministre libanais Saad Hariri, 47 ans. Le cliché mis en ligne le 9 avril, peu avant minuit, a été partagé des milliers de fois. Derrière le chef de l’État libanais, on voit le roi du Maroc, Mohammed VI, et Mohammed Ben Salmane Al Saoud, « MBS », prince héritier d’Arabie Saoudite, vice-Premier ministre et président du Conseil des affaires économiques et du développement.

Le selfie a été pris à Paris, où Saad Hariri et Mohammed VI séjournent actuellement. Les trois hommes sont au restaurant de l’hôtel La Réserve, « Le Gabriel », dans le VIIIe arrondissement, selon une source marocaine bien informée. Le jeune Ben Salmane, de son côté, y était accueilli comme un chef d’État dans le cadre d’une visite officielle de deux jours lors de laquelle il a rencontré le président français Emmanuel Macron.

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Fin de tournée pour « MBS »

Le prince héritier saoudien a voyagé durant trois semaines, des États-Unis à l’Égypte. Une manière d’endosser le costume de dirigeant et de se montrer près de ses alliés. Avec Macron, « MBS » a encore parlé du Liban.

En novembre 2017, Paris s’était impliquée lors de l’inédite crise libano-saoudienne, qui a vu Hariri, qui dispose aussi de la nationalité saoudienne, annoncer sa démission – a priori imposée – depuis Riyad, où il a été retenu deux semaines par son « parrain » saoudien.

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Depuis, le Libanais a retrouvé son poste. Son retour en politique, organisé en partie par Paris, où il avait immédiatement atterri après son départ d’Arabie Saoudite, s’accompagne visiblement d’un retour en grâce que vient symboliser ce selfie opportun.

Un ami susceptible du Maroc

Autre message : la main du puissant prince saoudien posée sur l’épaule du monarque marocain. Les deux familles régnantes sont proches, et les deux nations sont alliées. Mais « MBS » est un Janus : se présentant volontiers comme réformateur, il est aussi un faucon intraitable, sûr de son fait.

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Depuis le début de la crise du Golfe, en juin 2017, qui oppose Doha à Riyad, Rabat a opté pour une forme de neutralité, ne craignant pas de prendre langue avec le Qatar, ce qui froisse la susceptibilité du trône saoudien. Récemment, le président du comité olympique saoudien et de l’Union des associations arabes de football, Turki Ben Abdul Mohsen Al Sheikh, a, dans des tweets parfois difficiles à décrypter, donné l’impression de se détourner de la candidature marocaine pour l’organisation de la coupe du Monde 2026, pointant du doigt la proximité entre Rabat et Doha.

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