Égypte : Mohamed Salah, le prestige du Pharaon

Considéré comme le meilleur joueur africain du moment, l’Égyptien Mohamed Salah réalise une saison de très haut niveau, avec les Pharaons comme avec Liverpool.

Mohamed Salah célèbre avec Sadio Mané (g.) le but de l’égalisation de Liverpool avant la victoire contre Manchester City, en match retour de quart de finale de la Ligue des Champions, le 10 avril 2018 à Manchester. © Rui Vieira/AP/SIPA

Mohamed Salah célèbre avec Sadio Mané (g.) le but de l’égalisation de Liverpool avant la victoire contre Manchester City, en match retour de quart de finale de la Ligue des Champions, le 10 avril 2018 à Manchester. © Rui Vieira/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 11 avril 2018 Lecture : 3 minutes.

Le million de voix qu’il a recueilli lors de la dernière élection présidentielle en égyptienne, sans jamais avoir été candidat, est une preuve supplémentaire de l’incroyable popularité de Mohamed Salah (25 ans) dans son pays. Elle était déjà très haute depuis que son penalty victorieux, inscrit dans les ultimes instants face au Congo (2-1) en octobre dernier à Borg el-Arab, avait permis aux Pharaons de se qualifier pour leur première Coupe du monde depuis 1990, la troisième de son histoire (avec celle de 1934). Et il ne se passe pas une semaine sans que Salah fasse parler de lui, entre ses buts incessants avec la sélection et Liverpool, les 560 000 € versés à un hôpital pour enfants du Caire, la valeur à laquelle il est aujourd’hui estimé (160 M€) et l’intérêt prononcé que le FC Barcelone et Paris-SG lui portent.

Mohamed Salah, meilleur buteur de la Premier League

Mohamed Salah avait rejoint les Reds en juin dernier pour 42 M€ (plus 8M€ de bonus), après une très belle saison à l’AS Roma. Aujourd’hui, l’attaquant égyptien en vaut quatre ou cinq fois plus, on ne le sait plus très bien. Au 4 avril dernier, il avait déjà inscrit 29 buts en championnats (et délivré neuf passes décisives), faisant de lui le meilleur scoreur de la Premier League. Un bilan amélioré par ses statistiques en Ligue des Champions (9 buts, deux passes décisives) et qui font de lui un des joueurs les plus performants de la saison. « C’est un joueur de très haut niveau. Il a une très bonne technique, un super pied gauche et il va très vite. C’est extrêmement difficile de le suivre », résume le défenseur congolais Arnold Bouka Moutou (Dijon), buteur lors du match perdu par les Diables Rouges à Borg el-Arab.

Salah est parti en Europe en raison de la rivalité des clubs cairotes

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La star égyptienne (57 sélections, 33 buts depuis 2011) joue en Europe depuis six ans, après un début de carrière fulgurant dans son pays. Salah, né dans une famille modeste vivant près de Basyoun, a franchi un cap alors qu’il n’avait que quatorze ans, en signant à Arab Contractors, un club du Caire. « Il faisait de longs trajets en bus pour aller dans la capitale pour jouer au foot, tout en continuant d’aller à l’école de Basyoun qui porte d’ailleurs aujourd’hui son nom. Il a commencé à jouer en Ligue 1 à 17 ans. Rapidement, Al-Ahly et Zamalek, les deux plus grands clubs égyptiens, ont voulu l’acheter, mais le président d’Arab Contractors a refusé de le vendre à des concurrents, et Salah est parti en Suisse, au FC Bâle », explique Ahmed Hassan, ancien dirigeant d’Ismaïly reconverti agent de joueurs.

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La paire que forme Salah avec le Sénégalais Sadio Mané fait merveille à Liverpool

Les Bâlois avaient déboursé environ 2,5 M€ pour le faire venir en Suissé alémanique. Deux ans plus tard, ils le revendaient six fois plus cher à Chelsea, où Salah ne s’imposera jamais vraiment. Prêté à la Fiorentina puis à l’AS Roma, où il sera transféré pour 15 M€, en juin 2016, ses performances transalpines finiront par convaincre Liverpool de puiser dans son bas de laine pour le faire revenir en Angleterre. Son association avec le Sénégalais Sadio Mané fait merveille, dans un schéma autrement plus offensif que celui prôné par Hector Cuper, le sélectionneur argentin de l’Égypte, comme le souhaite Ahmed Hassan. « On a du mal à comprendre pourquoi, avec un joueur aussi fort que Salah, il fait jouer son équipe de manière aussi défensive. L’Égypte a atteint la finale de la CAN 2017 (1-2 face au Cameroun), s’est qualifiée pour la Coupe du monde, mais on attend mieux sur le plan du jeu. Surtout quand on a la chance de posséder un phénomène comme Salah… »

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