Sierra Leone : vaincu au second tour, Samura Kamara conteste les résultats de la présidentielle

Le candidat malheureux à l’élection présidentielle en Sierra Leone, Samura Kamara, a saisi la Cour suprême pour contester la victoire de Julius Maada Bio, après l’avoir félicité le 7 avril. Parallèlement à ce recours, le nouveau chef de l’État a désigné un gouvernement jeudi.

Samura Kamara, ministre sierra-léonais des Affaires étrangères et candidat à la présidentielle, le 22 septembre 2017 à l’ONU. © Craig Ruttle/AP/SIPA

Samura Kamara, ministre sierra-léonais des Affaires étrangères et candidat à la présidentielle, le 22 septembre 2017 à l’ONU. © Craig Ruttle/AP/SIPA

Publié le 12 avril 2018 Lecture : 2 minutes.

Ce recours à la Cour suprême est un rebondissement inattendu dans l’élection présidentielle en Sierra Leone. Julius Maada Bio a été proclamé le 4 avril vainqueur du second tour, qui s’est tenu le 31 mars. Samura Kamara avait alors exprimé l’intention de contester en justice les résultats, entachés selon lui par un « bourrage d’urnes », avant de féliciter son adversaire le 7 avril lors d’une visite à son domicile.  Au terme d’une rencontre qui a duré moins d’une heure, les deux hommes s’étaient serrés la main et donné l’accolade devant les caméras.

« Mon parti, l’APC, entend apporter le soutien nécessaire à votre gouvernement », avait-t-il déclaré, tout en exhortant le nouveau pouvoir à faire cesser les violences contre ses partisans à travers le pays depuis l’annonce des résultats.

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Dans son recours daté du 10 avril, Samura Kamara et deux dirigeants de son parti reprochent à la Commission électorale nationale (NEC) d’avoir proclamé la victoire de Julius Maada Bio sans tenir compte des irrégularités qu’ils dénoncent.

Ils demandent en conséquence à la Cour suprême « d’ordonner l’exclusion du décompte des bureaux de vote où s’est produit un bourrage d’urnes » et d’invalider l’annonce de la victoire de Julius Maada Bio, qui prêtait serment deux heures plus tard.

Le bon déroulement du scrutin salué par les observateurs

« Nous en avons été officiellement notifiés hier (mercredi) soir », a déclaré Albert Massaquoi, porte-parole de la NEC, visé par ce recours, de même que le président Bio. « Cela fait partie du processus démocratique », a-t-il ajouté.

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La date de la décision de la Cour suprême n’était pas connue dans l’immédiat.

Les observateurs présents lors des élections ont généralement salué le bon déroulement du scrutin et Julius Maada Bio a reçu les félicitations de la plupart des dirigeants internationaux.

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Une cérémonie officielle d’intronisation du nouveau président est prévue le 12 mai à Freetown.

Nouveau gouvernement

Parallèlement à ce recours de son adversaire, le nouveau chef de l’État a désigné un gouvernement de 14 ministres : douze hommes et deux femmes. D’autres nominations restent encore à venir, selon un communiqué de la présidence publié jeudi.

Il a choisi comme ministre des Finances Jacob Jusu Saffa, un cadre de son parti, le SLPP, qui retrouve le pouvoir après plus de dix ans dans l’opposition, et à la Justice Charles Francis Margai, ministre dans les années 2000 et avocat de profession.

Ce dernier est le fils du deuxième Premier ministre de l’histoire de la Sierra Leone, Albert Margai et le neveu du premier chef de gouvernement et père de l’indépendance en 1961 de cette ancienne colonie britannique d’Afrique de l’Ouest. Candidat au premier tour de l’élection présidentielle le 7 mars, il s’est rallié à Julius Maada Bio.

Le portefeuille de l’Éducation revient à Alpha Timbo, architecte de formation, qui s’était retiré en sa faveur dans la course à l’investiture du SLPP pour l’élection présidentielle en octobre.

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