Gabon : l’opposition ne s’entend pas sur la composition du Centre gabonais des élections
Le ministre de l’Intérieur Lambert Noël Matha a appelé l’opposition à s’entendre sur les candidats désignés pour siéger au Centre gabonais des élections qui doit se charger d’organiser les futures élections législatives. Divisés sur la stratégie à adopter, une partie l’opposition dénoncent une diversion du pouvoir pour reporter le scrutin.
À quelques heures de la date butoir, fixée dans un courrier adressé mercredi par le ministre de l’Intérieur Lambert Noël Matha, l’opposition n’arrive pas à s’entendre sur le choix des cinq candidats à présenter pour composer le Centre gabonais des élections (CGE). Cette institution est censée organiser et fixer la date des législatives prévues à l’origine pour la fin du mois d’avril.
La majorité au pouvoir a d’ores et déjà désigné ses représentants à la CGE, mais l’opposition, qui a déposé quatre listes différentes, a jusqu’au vendredi 13 avril 18h pour s’entendre sur une liste unique.
« Ce n’est pas possible, nous n’arriverons à aucun compromis d’ici ce soir, il y a des partis dans ces listes qui ne sont pas vraiment de l’opposition, nous ne pouvons pas nous entendre avec eux », estime Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, porte parole de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) de Jean Ping, qui cite notamment la liste réunissant Parti social démocrate, Démocratie nouvelle et le Parti développement et solidarité dont est issu le vice-président Pierre-Claver Maganga Moussavou.
« Nous aviserons »
41 partis de l’opposition dont Les Démocrates, l’Union nationale et le Rassemblement héritage et modernité, trois poids lourds de la CNR, sont réunis dans une même liste, qu’ils revendiquent comme étant l’unique liste valable de l’opposition.
Ce débat sur la CGE sert de diversion pour repousser à nouveau ces élections législatives
« C’est la seule liste légitime. La démocratie c’est avant tout la loi de la majorité. Comment trois partis peuvent-ils prétendre imposer leurs volonté à 41 autres ? Ce débat sur la CGE sert de diversion pour repousser à nouveau ces élections législatives », estime Guy Nzouba Ndama, chef de file du parti Les Démocrates.
« Si d’ici vendredi soir nous n’avons pas reçu cette liste unique, nous aviserons sur les étapes à suivre », a simplement commenté Alain Claude Bilie By Nze, porte-parole du gouvernement.
Jean Ping, qui se revendique toujours vainqueur de la présidentielle de 2016, ne s’est pas exprimé sur la stratégie à adopter, mais plusieurs partis de l’opposition se sont officiellement déclarés partant pour ce scrutin, le premier depuis la crise post-électorale.
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