Maroc : l’économie informelle évaluée à 170 milliards de dirhams
La Confédération patronale marocaine, qui publie un rapport choc sur l’ampleur du secteur informel dans le royaume, présente plusieurs pistes pour intégrer ce secteur à l’économie formelle. Synthèse.
170 milliards de dirhams (14,96 milliards d’euros), 20 % du PIB hors agriculture, 10 % des importations formelles, 40 milliards de dirhams de manque à gagner pour l’État, 2,4 millions d’emplois… L’informel pèse lourd, très lourd, dans l’économie du royaume. Ces chiffres choc ont été révélés par une étude réalisée par le cabinet Roland-Berger pour le compte de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). « L’économie informelle crée un manque à gagner pour l’État, impacte les entreprises marocaines, les consommateurs finaux et la qualité de l’emploi », soutient le patronat.
Parmi les secteurs les plus touchés, on trouve ceux du commerce, du bâtiment et des travaux publics, ainsi que les industries agroalimentaire et textile.
« L’informel s’en sort en toute impunité, c’est inacceptable, alors que les contribuables s’efforcent de payer leurs impôts et cotisations sociales et sont minés par cette concurrence déloyale », a regretté Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM, lors de la présentation de cette étude.
Renforcement des contrôles
Consciente du glissement des entreprises vers le secteur informel, le patronat a proposé à travers cette étude des mesures d’intégration en vue de rendre le secteur formel plus attractif et de s’attaquer à l’origine des produits vendus sans être soumis ni aux impôts, ni aux charges sociales et ne respectant pas les normes de conformité.
Pour la CGEM, il convient de renforcer l’attractivité du formel via une meilleure compétitivité des entreprises. Pour cela, la Confédération patronale prône la simplification de TVA et l’augmentation des droits de douane, en prenant exemple sur le modèle turc, qui a permis de réduire de 20 % le poids de l’informel.
Le patronat recommande aussi de mieux accompagner l’intégration des unités de production informelles, en développant un cadre réglementaire spécifique.
Comme le commerce est le secteur le plus concerné par l’informel – avec 54 milliards de dirhams, l’informel représenterait 68 % du chiffre d’affaires du secteur -, l’étude propose de renforcer les contrôles sur tous les fronts et de créer des conditions favorables pour faire migrer la main-d’œuvre vers l’emploi formel. Une mesure similaire a permis au Chili de baisser à 10 % le poids du secteur informel.
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