Madagascar : l’opposition accuse le gouvernement de censure
L’opposition malgache a finalement débattu samedi 14 avril au cours d’une émission sur des lois électorales controversées, après avoir dénoncé une tentative de censure à la suite d’une interruption provisoire de diffusion des chaînes de télévision privées qui devaient retransmettre le débat.
« Les télés Viva, Kolo et TV plus ont été coupées volontairement au moment où un débat est prévu entre les journalistes des trois chaînes et les députés ce soir », avait affirmé dans la journée le député Paul Bert Rahasimanana sur son compte Facebook.
Ces trois chaînes, diffusées par satellite sur l’ensemble du territoire de la Grande Île par Canal Plus Madagascar, affichaient un écran noir en début d’après-midi.
Dans un communiqué, Canal Plus Madagascar a expliqué qu’un incident technique chez l’un de ses prestataires à Paris avait entraîné la coupure de la diffusion de l’ensemble des chaînes de télévision malgaches sur ses bouquets.
La société a finalement annoncé dans la soirée avoir rétabli le signal, permettant la diffusion de l’émission.
« Alerte à la censure ! »
« Alerte à la censure ! », s’était indigné plus tôt M. Rahasimanana, un membre du Mapar, le parti de l’ancien président Andry Rajoelina. « Exigez le rétablissement des programmes ! », avait-il lancé.
L’opposition accuse le régime du président Hery Rajaonarimampianina de vouloir la museler, à quelques mois des élections générales prévues pour la toute fin de l’année.
Les députés de l’opposition dénoncent notamment la récente adoption de lois électorales qui, selon elles, favorisent le camp du pouvoir.
Au cours d’un débat très tendu à l’Assemblée, ils ont accusé le gouvernement d’avoir acheté certains élus pour les faire voter.
C’est de ces lois que des élus ont débattu samedi soir sur les télévision privées, faute d’accès, selon eux, aux médias publics.
Présidentielle à venir
Les chaînes de télévision privées ne sont accessibles sur tout le territoire de Madagascar que via satellite. Elles ne le sont par ondes hertziennes que dans la capitale, Antananarivo.
Élu en 2013, le président sortant Rajaonarimampianina n’a pas encore annoncé s’il allait briguer un second mandat.
En revanche, deux anciens chefs de l’Etat ont déjà laissé entendre qu’ils se présenteraient : Marc Ravalomanana, président de 2002 à 2009, et Andry Rajoelina, au pouvoir de 2009 à 2014. Tous les deux avaient été interdits de candidature en 2013.
M. Ravalomanana avait été renversé en 2009 après une mutinerie de l’armée qui avait permis à M. Rajoelina, alors maire d’Antananarivo, de devenir président non élu d’une transition jusqu’en 2014.
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