Niger : les plages de Niamey fermées après une série de noyades

Les autorités de Niamey ont annoncé samedi la fermeture sine die de tous les lieux de détente le long des rives du fleuve Niger, après une série de noyades d’adolescents.

Le pont sur le fleuve Niger à Niamey. © Vincent Fournier/J.A.

Le pont sur le fleuve Niger à Niamey. © Vincent Fournier/J.A.

Publié le 15 avril 2018 Lecture : 1 minute.

« Chaque semaine qui passe, plusieurs enfants perdent leur vie par noyade dans le fleuve », indique un communiqué du tout nouveau gouverneur de Niamey, Assane Issaka Karanta.

« Les statistiques sont effroyables : sept corps ont été repêchés du fleuve en trois jours, dont quatre la seule journée du 12 avril », déplore le gouverneur dans ce communiqué relayé dimanche par les médias locaux.

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Pour mettre fin à cette vague de noyades qui « endeuille chaque jour les familles », les berges du fleuve sont « désormais strictement interdites », précise le communiqué. Afin de dissuader les récalcitrants, des patrouilles policières sillonneront les zones concernées « de jour comme de nuit ».

La Pilule, une plage sur les rives du Niger est principalement visée par la mesure d’interdiction. Tous les week-ends, pour fuir la canicule, des milliers d’adolescents prennent d’assaut les terrasses de sable fin de cet espace paradisiaque situé à une dizaine de kilomètres de la capitale.

Avant les jeunes affluaient les week-ends ou durant les vacances scolaires, mais maintenant « c’est devenu quasi quotidien », a expliqué à l’AFP Issoufou Daouda, un riverain de Gorou Kireye, une bourgade proche de la Pilule. « Jeunes filles et garçons se filment nus, fument un joint et l’alcool coule à flot », déplore-t-il.

« Et c’est une fois ivres qu’ils se jettent à l’eau », témoigne Ousseini Ibrahim, un Sorko (pêcheur traditionnel). « Récemment, nous avons repêché les corps de huit étudiants, deux filles et six garçons », a-t-il assuré à une radio locale.

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Les organisations musulmanes ont souvent alerté les autorités sur ces « hauts lieux de débauches ».

Mais pour les Sorkos, ces noyades parfois inexpliquées ne sont pas de simples accidents de baignade. Autrefois des « sacrifices de sang d’animaux » étaient consacrés aux génies du fleuve, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, explique Hamidou Moussa, un habitant de Gaweye, le village de pêcheurs. Alors les génies « se servent » en s’attaquant aux jeunes gens, assure-t-il.

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