RDC – Affaires Katumbi : Me Dupond-Moretti va saisir de nouveau le Comité des droits de l’homme de l’ONU

Me Éric Dupond-Moretti, avocat de l’opposant Moïse Katumbi, a indiqué lundi à JA qu’il s’apprêtait à ressaisir « dans les jours qui viennent » le Comité des droits de l’homme des Nations unies. Objectif : « dénoncer les nouvelles persécutions judiciaires » à l’encontre de son client.

Me Éric Dupond-Moretti, avocat, le 2 novembre 2017, à Paris. © Christophe Ena/AP/SIPA

Me Éric Dupond-Moretti, avocat, le 2 novembre 2017, à Paris. © Christophe Ena/AP/SIPA

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Publié le 16 avril 2018 Lecture : 3 minutes.

Me Éric Dupond-Moretti en est convaincu : « Le pouvoir de M. [Joseph] Kabila veut exclure à tout prix Moïse Katumbi du processus électoral en RDC. » Mais pour ce redoutable avocat français qui a rejoint la défense de l’opposant congolais en mai 2016, il n’est pas question de rendre les armes.

Lors d’un mini-briefing organisé ce lundi 16 avril dans son cabinet du 8e arrondissement parisien, Me Dupond-Moretti a annoncé l’offensive imminente de la défense. « Nous allons ressaisir le Comité des droits de l’homme des Nations unies mais aussi la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples », a-t-il confié aux journalistes présents.

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Pour l’instant, aucune date de cette double saisine n’a été communiquée. Cela interviendra « dans les jours qui viennent », s’est contenté d’avancer l’avocat de Moïse Katumbi. Il s’agira, pour la défense du candidat déclaré à la présidentielle congolaise à venir, de faire un « complément de communications » pour « dénoncer les nouvelles persécutions judiciaires » à l’encontre de son client.

Kabila cherche des poux dans la tête de Katumbi », affirme l’avocat

Début juin 2016, Moïse Katumbi avait déposé une plainte contre l’État congolais devant le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Deux semaines plus tard, celui-ci avait alors demandé aux autorités congolaises de « prendre toutes les mesures nécessaires en vue d’assurer que [Moïse Katumbi] puisse rentrer en RDC et puisse participer librement et en toute sécurité, en tant que candidat, à l’élection présidentielle ».

Me Dupond-Moretti à Kinshasa ?

Près d’une année plus tard, la recommandation du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, à travers son Comité des droits de l’homme, basé à Genève, est restée lettre morte. « Une décision importante jetée à la poubelle par le régime de M. Kabila », dénonce aujourd’hui Me Dupond-Moretti. « Mais le droit international est avec Moïse Katumbi », maintient-il avant de qualifier de « bidouillages », voire de « mascarades », toutes les affaires auxquelles son client est confronté en RDC : de la condamnation au premier degré à trois ans de prison pour spoliation immobilière, à l’ouverture d’une information judiciaire pour usurpation de la nationalité congolaise, en passant par l’affaire dite des mercenaires.

« La vérité est simple, croit-il savoir. Le pouvoir a peur de Katumbi : c’est pourquoi il ne cesse de lui chercher des poux dans la tête. » Allusion entre autres à la récente demande de fixation de la date d’audience dans le dossier du recrutement de présumés mercenaires étrangers. Le procès pourrait intervenir le 26 ou le 27 juin devant la Cour suprême de justice. « Ils sont en train de griller un degré de juridiction, en voulant replaçer l’affaire du moment où M. Katumbi était gouverneur, pour le condamner sans possibilité de faire appel et ainsi l’écarter du scrutin présidentiel », poursuit Me Dupond-Moretti.

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L’avocat français n’exclut pas de se rendre « avec des observateurs étrangers » à Kinshasa, pour assister à l’instruction de cette affaire. Et « espère » que les autorités congolaises lui délivreront un Visa.

« Katumbi n’a jamais perdu la nationalité congolaise », selon son avocat

Quant à l’ouverture d’une information judiciaire fin mars à l’encontre de son client, intervenue après les révélations de Jeune Afrique sur la détention de la nationalité italienne par l’opposant Katumbi entre 2000 et 2017, Me Dupond-Moretti promet d’apporter « tous les éclaircissements au moment opportun ». En attendant, « le droit dit que Moïse Katumbi est Congolais, le régime de Kinshasa dit qu’il ne l’est pas », soutient-il.

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En RDC, la législation en vigueur interdit de détenir « concurremment » la nationalité congolaise avec une autre. Mais « Katumbi n’a jamais perdu la nationalité congolaise », conclut Me Dupond-Moretti, promettant des « documents » pour soutenir sa thèse.

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