L’œil de Glez : le fantôme de Saddam Hussein plane sur l’Irak

Les peuples ont toujours du mal à réaliser la mort des dirigeants qui les ont terrorisés, et dont l’ombre menaçante plane longtemps après leur disparition. D’ailleurs, si ce n’était pas Saddam Hussein qui avait été pendu, le 30 décembre 2006 ?…

L’œil de Glez. © Glez / JA

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Publié le 18 avril 2018 Lecture : 2 minutes.

« Les morts ne sont pas morts », c’est bien connu en Afrique. Et pour certains aficionados de tous horizons, la formule n’est pas qu’une « licence poétique » de Birago Diop. Les fans sont souvent de ceux-là, perdus après le décès de leur idole. Certains affirmaient encore, en 2017, que Michaël Jackson avait été aperçu vivant, vêtu de son célèbre costume rouge et de son masque anti-poussière, à la fenêtre d’un manoir perché sur Ko Tapu, le célèbre rocher thaïlandais. La même année, les administrateurs du groupe Facebook « Preuves qu’Elvis Presley est vivant » postaient la photo énigmatique d’un homme à lunettes et longue barbe blanche, à la célébration du 82e anniversaire de la légende du rock’n’roll, dans sa propriété de Graceland. Depuis le décès officiel du King, quarante ans auparavant, certains affirment que leur idole aurait simulé une arythmie cardiaque pour vivre le restant de ses jours à l’abri de la célébrité…

Les idoles d’un côté, les dictateurs de l’autre. À la fin de la deuxième guerre mondiale, c’est la presse soviétique qui entretint la confusion sur la mort d’Aldolf Hitler, évoquant une possible fuite du Führer qui aurait, tout de même aujourd’hui, 129 ans. En réalité, le dirigeant soviétique Joseph Staline avait eu connaissance de l’incinération des restes du leader de l’Allemagne, après le suicide de celui-ci dans son bunker, information que le « petit père des peuples » avait volontairement tenu secrète. Ce n’est qu’en 1970 que les restes calcinés seront détruits secrètement par le KGB, le principal service de renseignement de l’Union des républiques socialistes soviétiques.

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Le mystère de la dépouille de Saddam Hussein

Ces derniers jours, c’est un autre autocrate qui fait l’objet de curieuses rumeurs. Certains habitant de Bagdad affirment que Saddam Hussein ne serait pas mort. Réputé pour son recours sécuritaire à des sosies, l’ancien raïs irakien aurait laissé mourir, sur la potence, il y a douze ans, un individu qui lui ressemblait. Si peu de gens adhèrent à cette théorie – dont notamment celui qui aurait acheté, pour plusieurs millions d’euros, la corde aux enchères –, un mystère entoure toujours la localisation de la dépouille de l’ancien raïs.

Dans le village d’Aouja, le mausolée qui abritait la tombe de Saddam Hussein est en ruines. Certains affirment que l’aviation irakienne l’aurait détruit, car il servait de poste à des snipers de l’État islamique, tandis que d’autres évoquent une destruction plus ciblée, par dynamitage. Quoi qu’il en soit, les restes du corps du dictateur se trouvent-ils sous les décombres ? Des théories font état d’une exhumation et d’une expatriation des restes en Jordanie, menés par une fille de Saddam Hussein, Hala. D’autres soutiennent que le corps aurait été emporté dans un endroit secret, mais à l’insu de la famille.

S’il n’était pas décédé, le dictateur irakien aurait 81 ans. Et si Idi Amin Dada coulait toujours des jours heureux de nonagénaires en Arabie Saoudite ? Et si Mobutu Sese Seko préparait son retour à 87 ans ? Et si Jean-Bedel Bokassa planifiait un nouvel empire, dans l’ombre, à 97 ans ?

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