Décès de Bernard Tanoh-Boutchoue, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire auprès de l’ONU

Le diplomate ivoirien est décédé la nuit dernière à New-York, après avoir fait un malaise. Ces derniers jours, il avait été l’objet de fortes pressions suite à un vote polémique sur la Syrie.

L’ambassadeur de Côte d’Ivoire Bernard Tanoh-Boutchoue remettant sa lettre de créance au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. © Photo d’archive / DR

L’ambassadeur de Côte d’Ivoire Bernard Tanoh-Boutchoue remettant sa lettre de créance au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. © Photo d’archive / DR

Publié le 19 avril 2018 Lecture : 1 minute.

Les causes exactes de la mort de l’ambassadeur ivoirien aux Nations unies, survenue mercredi, ne sont pas encore connues, mais selon des sources diplomatiques, son décès fait « suite à un malaise » il y a deux jours. Depuis, Bernard Tanoh-Boutchoue était hospitalisé à New-York.

Vote polémique à l’ONU

Le diplomate avait été rappelé pour consultation, il y a trois semaines, par le ministre des affaires étrangères ivoirien. Un vote de la Côte d’Ivoire, membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, sur la Syrie avait en effet fait polémique. Le 19 mars, sous la pression des représentants chinois aux Nations unies, Bernard Tanoh-Boutchoue a décidé à la dernière minute de s’abstenir, empêchant ainsi l’audition d’un exposé sur la situation des droits de l’homme en Syrie.

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Le diplomate obéissait ainsi aux instructions de Marcel Amon Tanoh, le ministre ivoirien des Affaires étrangères. Mais son vote a provoqué l’ire de la France, qui s’en est plainte par la voix de François Delattre, son ambassadeur à l’ONU, auprès d’Hamed Bakayoko, le ministre ivoirien de la Défense, présent à New York du 23 mars au 2 avril.

Un diplomate « affecté »

Paris avait apporté un soutien décisif à la candidature de la Côte d’Ivoire lors de son élection, en juin 2017, comme membre non permanent du Conseil de sécurité. Le 9 avril, une réunion a eu lieu à Abidjan entre Alcide Djédjé et des diplomates français, britanniques et américains. Le directeur général des relations multilatérales au ministère des Affaires étrangères a plaidé le « malentendu ». Selon plusieurs sources, cette affaire avait « affecté » Bernard Tanoh-Boutchoue.

Nommé en septembre dernier à New-York, ce diplomate aguerri de 67 ans représentait auparavant son pays en Russie, où il s’était installé en 2011. Il avait aussi été ambassadeur en Égypte. Entre 1996 et 2003, il avait déjà travaillé à New-York comme conseiller au sein de la Mission permanente des Nations unies. Il avait 67 ans. Le Conseil de sécurité a prévu d’observer jeudi une minute de silence à sa mémoire.

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