Poutine prévient l’Iran que la guerre est proche

Publié le 1 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

Certains doivent savoir, à Washington, ce que l’on a déjà appris à Paris et transmis à l’Élysée : Poutine a averti l’Iran que la guerre était imminente. Les premiers raids sur les sites nucléaires iraniens devant, selon les espions du FSB (héritier du KGB) et les militaires du GRU, être réalisés par l’aviation israélienne, protégée et guidée par des avions-radars US. Viendraient ensuite, selon les résultats obtenus et les réactions internationales, des frappes américaines.
À l’état-major et dans les services français, on affirme savoir, grâce à ces « fuites » providentielles, que les Russes ont signalé aux Iraniens que les assaillants avaient choisi cette « fenêtre de tir » : entre la fin du ramadan (pour ne pas froisser les musulmans ? » et le début de 2008. À Paris, les mêmes ont recensé les nombreux armements livrés à Téhéran par le Kremlin. Des batteries de missiles antinavires (3M-82 Moskit), des missiles à plus longue portée, des hélicoptères, des petites vedettes permettant de perturber la navigation dans le Golfe. Enfin, et surtout, de modernes missiles antiaériens S-300 Antey et TOR M1.

Une preuve que chacun veille à tenir la forme : les services français ont noté plusieurs sorties conjointes d’appareils israéliens et d’avions-radars Awacs américains, non loin des « cibles » iraniennes. Et le récent raid israélien à longue distance, le 6 septembre, sur un objectif syrien, avec la même coopération US, peut lui aussi être considéré comme le prélude à d’autres aventures (lire pp. 30-31).
La surveillance des sites nucléaires iraniens et la préparation de leur éventuelle destruction ne datent pas d’hier. Depuis de longs mois, huit satellites américains survolent l’Iran. Une mention spéciale pour quatre de ces merveilles volantes, des Lacrosse-2. Chacune de ces jolies mécaniques pèse 15 tonnes, coûte 1 milliard de dollars pièce, permet de tout observer avec une précision de 50 cm, même à travers d’épais nuages. Ne leur manque que la parole Décidés à impressionner leurs interlocuteurs français, les Américains ont affirmé qu’un satellite de cette catégorie passe huit à neuf fois par jour au-dessus des sites à espionner. Tandis que ses petits frères se promènent ailleurs, en Iran, ou au-dessus de l’Irak et de l’Afghanistan.

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Mais la destruction de ces cibles n’est pas du tout-cuit. Les Iraniens ont souvent enterré, à plusieurs dizaines de mètres, leurs installations nucléaires sous d’énormes chapes de béton. Aussi, toujours en prévision d’une attaque surprise, Washington a fourni à l’aviation israélienne des bombes à « pénétration profonde », capables de percer pareils bunkers.
Ces livraisons ont, depuis longtemps, convaincu l’état-major français qu’Israël – « un bien mauvais conseiller de Washington », dit un général – n’exerçait pas seulement des pressions sur les États-Unis pour qu’ils interviennent en Iran. Mais que son aviation était déjà partie prenante des futurs bombardements.

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