Les créanciers des ICS ne veulent rien lâcher

Publié le 1 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

Se dirige-t-on vers une sortie de crise pour les Industries chimiques sénégalaises (ICS) ? Rien ne permet de l’affirmer pour le moment, mais du côté des créanciers, les négociations s’accélèrent. « D’ici à la mi-octobre, nous pensons aboutir à quelque chose de concret », confie l’un d’entre eux. Pour rappel, les ICS ont accumulé une dette de 200 milliards de F CFA (voir infographie). En juillet dernier, l’État sénégalais, qui était le principal actionnaire (47 %), a signé un accord avec un repreneur, l’indien Iffco. Celui-ci s’est engagé à recapitaliser l’entreprise à hauteur de 40 milliards de F CFA en échange d’un abandon de la dette à hauteur de 51 %. Problème, banquiers et bailleurs de fonds se sont réunis le 18 septembre et sont tombés d’accord : « Nous n’abandonnerons pas un centime dans les ICS », déclarent-ils. Les huit banques commerciales concernées par cette dette ont constitué un consortium emmené par Gérard Derré, le patron de la Bicis (groupe BNP). On y retrouve aussi la Société générale de banques au Sénégal (SGBS) ou la Compagnie des banques de l’Afrique occidentale (CBAO). Dans une lettre adressée à l’État et à Iffco, les banques ont réaffirmé leur volonté de ne rien lâcher, s’accrochant à la garantie obtenue auprès de l’État il y a un an et demi. Cette position intransigeante pourrait provoquer la liquidation de la société. Du côté des ICS, on se dit malgré tout « confiant » en espérant que les discussions engagées puissent aboutir. On parle d’un rééchelonnement de la dette sur douze ans avec un taux d’intérêt de 8 %.
Quant aux bailleurs de fonds – la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), l’Agence française de développement (AFD), et la banque européenne d’investissement (BEI) -, ils demandent une reprise des activités au plus vite et fustigent une gestion « politique » du dossier. Selon le FMI, les difficultés des ICS font perdre au moins un point de croissance au pays. Les bailleurs ont également demandé la nomination d’un expert indépendant pour valider le business-plan proposé par Iffco. Après, et seulement après, ils se proposent de négocier un rééchelonnement de leurs créances. « Dans cette affaire, on a mis la charrue avant les bufs », estime un proche du dossier. « Et pendant ce temps-là, le cours de l’acide phosphorique n’a jamais été aussi haut et la demande d’engrais aussi élevée ! Quel dommage. »

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