L’Algérie fait marche arrière sur les interdictions d’importations
Face aux pénuries et à la pression de certains patrons, le gouvernement algérien a décidé d’assouplir sa politique d’interdictions d’importations.
Trois mois après avoir donné un coup de frein dans les importations, le gouvernement d’Ahmed Ouyahia rectifie le tir. Le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a annoncé lundi 16 avril le gel temporaire de l’interdiction qui frappait l’importation de certaines matières premières à destination de l’industrie alimentaire.
Des arômes nécessaires à la production alimentaire, notamment de jus, boissons, yaourts, biscuits, confiseries ou encore de chocolats, sont à nouveau autorisés à l’importation. « Les intrants communément désignés sous le nom arômes sont désormais libres à l’importation », précise un communiqué du ministère du Commerce, cité par l’APS.
Suite aux sollicitions pressantes de producteurs des filières alimentaires, notamment des membres de l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB), le ministère du Commerce a décidé d’accorder un délai d’au moins six mois aux fabricants locaux d’arômes.
« Tout en marquant leur adhésion aux mesure de sauvegarde de l’économie nationale, les opérateurs ont proposé un délai de six mois renouvelable, à partir de la date de levée de la suspension, qui constitue une étape de développement, permettant aux fabricants d’arômes de répondre aux besoins et aux exigences des utilisateurs d’arômes », indique le ministère.
D’autres mises à jour à venir
C’est dans une certaine confusion et opacité que les autorités algériennes abordent le dossier des limitations d’importations. Plus tôt dans le mois, le gouvernement algérien avait assoupli une première fois sa politique protectionniste. Le 5 avril dernier, la liste des produits interdits à l’importation avait ainsi été ajustée pour en retirer cinq sous-positions tarifaires : les plaques, les feuilles, les bandes, les rubans, les pellicules et autre auto-adhésifs en plastique.
Pour rappel, l’État algérien avait publié une liste de 851 produits, relevant de 45 catégories de marchandises, interdits à l’importation, en janvier dernier. Ce coup d’arrêt dans les importations avait pour objectif de freiner l’érosion des réserves de change du pays et d’encourager la production locale, notamment les industries hors-hydrocarbures.
Le dispositif d’encadrement des importations, élaboré fin 2017 et mis en oeuvre à partir de janvier dernier, devait être maintenu jusqu’au rétablissement de l’équilibre de la balance des paiements.
Il n’aura finalement pas tenu plus de trois mois. Et d’autres mises à jour sont sur le point d’être apportées à la liste des produits à l’importation. Avant son départ du ministère du Commerce, Mohamed Benmeradi avait annoncé la levée du gel de l’importation d’une cinquantaine de produits. Son successeur, Saïd Djellab, a confirmé la poursuite des travaux de révisions de la politique des restrictions d’importations du pays lors de son déplacement à Oran, le 12 avril.
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