Tentative de « coup d’État » en Guinée équatoriale : Malabo déplore un « manque de solidarité en Afrique »
Le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema a déploré le « manque » de « solidarité en Afrique » en réponse à une question sur la tentative de « coup d’Etat » que Malabo a affirmé avoir déjoué en janvier, selon les médias d’État samedi.
« Il manque beaucoup de solidarité en Afrique », a déclaré le chef d’État lors d’une conférence de presse vendredi, affirmant « ne pas comprendre » comment, « pour des montants insignifiants », certains Tchadiens, Centrafricains et Soudanais aient pu être recrutés « pour sacrifier leur vie afin d’aller attenter contre les personnes d’une autre nation ».
Zones d’ombre
Début janvier, Malabo a annoncé avoir déjoué un « coup d’État », après qu’une trentaine d’hommes armés étrangers – des Tchadiens, des Centrafricains et des Soudanais – ont été arrêtés fin décembre au Cameroun, au carrefour des trois frontières entre la Guinée, le Cameroun et le Gabon.
De nombreux doutes et zones d’ombre perdurent sur les motivations et les soutiens qu’auraient eus ces hommes. Mais l’importance numérique des Centrafricains dans le groupe et le fait que le présumé cerveau de ce groupe soit un Tchadien avaient donné à l’affaire une inédite dimension régionale.
De nombreux diplomates de la sous-région avaient ainsi fait le déplacement à Malabo pour exprimer leur soutien, et, pour certains, comme le Ministre des Affaires étrangères tchadien, mettre en garde contre une « menace sérieuse de déstabilisation dans toute la sous-région d’Afrique centrale ».
Le « Tchad est à 1400km de la Guinée équatoriale. Comment (les mercenaires tchadiens) ont pu faire ce trajet par la route, traversant avec des armes les postes de contrôle, et arriver jusqu’à la frontière de Guinée équatoriale, c’est la question à laquelle je tente de répondre », s’est interrogé vendredi le président Obiang, 75 ans et à la tête de ce petit pays d’Afrique centrale depuis 1979.
Histoire agitée
Vendredi, Malabo a réouvert sa frontière avec le Cameroun à Eibeyin, au carrefour des trois frontières entre le Gabon, le Cameroun et la Guinée, et à quelques km de Kye-Ossi, là où les hommes armés avaient été arrêtés fin décembre.
« C’était le grand jour tant attendu ici », a relevé un journaliste de la télévision d’État TVGE. La fermeture de cette frontière avait mis un terme à l’accord de libre circulation en Afrique centrale, adoptée fin 2017 après plus de 15 ans de négociations.
La Guinée équatoriale, un des plus gros producteurs de pétrole d’Afrique subsaharienne, mais dont la grande majorité de sa population vit dans la pauvreté, a connu une histoire agitée de coups et tentatives de coups d’État depuis son indépendance de l’Espagne en 1968.
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