Sahara occidental : Rabat veut une résolution du Conseil de sécurité qui condamne le Polisario
Le Conseil de sécurité des nations unies doit se pencher, mercredi 25 avril, sur un projet de résolution sur le Sahara occidental porté par l’Espagne, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis. Rabat est à l’offensive diplomatique.
Les manœuvres diplomatiques battent leur plein dans les couloirs du siège des Nations unies, alors que le jour de vote du projet de résolution sur le Sahara approche. Censé être présenté au Conseil de sécurité le 25 avril, le texte de résolution est rédigé par les « Amis du Sahara », un groupe composé de l’Espagne, la France, le Royaume-Uni, la Russie et les États Unis. Mais c’est bien l’oncle Sam, via son ambassadrice représentante permanente à l’ONU Nikki Haley, qui tient le stylo.
Objectif : peser sur le texte
Et la première mouture de cette résolution n’est pas pour satisfaire Rabat, qui lui reproche de « ne pas condamner ouvertement les incursions du Polisario dans la zone tampon », selon une source diplomatique marocaine.
Le royaume s’active d’ailleurs pour tenter de modifier le contenu de ce projet de résolution. Avec l’appui de la France, le Maroc cherche à peser sur les membres du groupe, avec pour objectif d’arracher une condamnation ferme du Polisario.
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Une offensive diplomatique qui intervient alors que porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujarric, a souligné, lors d’un point de presse le 19 avril, que le représentant spécial du secrétaire général et chef de la Minurso, Colin Stewart, « a préféré, depuis son arrivée fin décembre 2017, adhérer à la pratique de longue date de tenir les réunions avec le Polisario à Rabbouni, en Algérie », alors que les séparatistes cherchaient à rencontrer Stewart à Bir Lahlou, localité située sur une zone de restriction.
« La Minurso a informé le Conseil de sécurité que, le 16 mars, dans la localité de Tifariti, des observateurs militaires de la Minurso en service ont été interceptés par des membres armés du front Polisario, qui ont procédé à des tirs de sommation », a par ailleurs rapporté Stéphane Dujarric.
Une déclaration qui fait écho aux dénonciations du Maroc, dont le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourrita, dénonçait début avril des « provocations, des manœuvres (…) du Polisario encouragées par l’Algérie pour modifier le statut de cette zone » tampon.
Réponse du Polisario
Rabat a haussé le ton ces dernières semaines, notamment vis-à-vis de la communauté internationale, brandissant même la menace d’une intervention militaire afin de faire avorter ce projet du Polisario de créer un État de facto dans ces territoires que les séparatistes qualifient de « libérés ».
Pour contrer l’offensive diplomatique marocaine, le Polisario a rendu public, la semaine dernière, un mémorandum dans lequel il s’insurge contre ce qu’il qualifie de « campagne médiatique et diplomatique frénétique de désinformation » menée par Rabat.
Mais, selon plusieurs observateurs, le Polisario se tire une balle dans le pied à travers ce document, dans lequel il confirme avoir organisé sur ces territoires « de multiples événements » comme des « rencontres gouvernementales et parlementaires ainsi que la réception de délégations étrangères ». Un argument que Rabat compte bien faire valoir pour mettre à nu les intentions du groupe séparatiste.
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