L’Afrique, future terre d’ovalie ?

En dépit du manque de moyens financiers et humains, le jeu à XV tend à se développer sur le continent. Reste à le professionnaliser.

Publié le 1 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

Avec seulement deux représentants (Afrique du Sud et Namibie) à la Coupe du monde, le continent fait figure de parent pauvre du rugby. Hormis dans la nation Arc-en-Ciel, l’ovalie n’a jamais réussi à percer, ni à se structurer. Sport de la communauté blanche par excellence, il n’a pas su rivaliser avec le football, beaucoup plus populaire. Les infrastructures manquent. Beaucoup d’équipes s’entraînent souvent sans terrain ni matériel en bon état. Au niveau humain, les meilleurs joueurs évoluent en France ou en Angleterre. L’équipe nationale de la Côte d’Ivoire, par exemple, est essentiellement composée de soldats français en garnison Même la Namibie, qui participe à sa troisième compétition mondiale, ne dispose pas de moyens économiques et humains suffisants pour structurer le championnat et organiser les matchs de son équipe nationale. L’État verse au rugby une subvention dix fois inférieure à celle allouée au football. Difficile dès lors d’attirer de nouveaux licenciés.
Toutefois, le tableau n’est pas si noir. Sous l’impulsion de la Confédération africaine de rugby (CAR), créée en janvier 1986 à Tunis, il est entré dans une ère de développement (lire interview ci-contre). Avec l’ambition d’offrir aux jeunes Africains les moyens de s’exprimer avec un ballon ovale. Jamais le rugby n’aura été aussi dynamique sur le continent. En 2006, 36 pays étaient adhérents de la CAR, contre 8 en 1986. Six compétitions ont été organisées en 2006, contre une seule en 2002. Autre signe de bonne santé : 29 pays ont participé aux éliminatoires de la Coupe du monde – contre 4 seulement en 1990 -, et les équipes de rugby à sept de la Tunisie, du Kenya et de l’Ouganda se sont, elles, mesurées aux meilleures nations du circuit mondial.
Ce qui conforte Thierry Dusautoir, international français d’origine ivoirienne, dans l’idée que le continent est en passe de devenir une terre de rugby de haut niveau. « Avec le potentiel humain, il y a énormément de choses à faire pour développer ce sport, dit-il. Il manque juste des structures. » Ainsi, depuis sa création en 1986, la CAR uvre en coulisse pour donner au rugby une vraie visibilité. Après des années de lobbying auprès de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique et l’International Rugby Board (IRB), la Confédération a signé à Alger en juillet dernier une convention rendant possible l’introduction du rugby dans le programme des Jeux africains. Un pas décisif pour la reconnaissance du ballon ovale dans le paysage sportif du continent.

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