Côte d’Ivoire : à Abidjan, le Femua vise toujours plus haut

Malgré son déménagement à l’INJS, le festival musical et social a réussi à déplacer des dizaines de milliers de spectateurs. Les prochaines éditions pourraient chercher de nouvelles scènes dans le pays, et même ailleurs en Afrique.

Sidiki Diabaté, samedi 21 avril, au petit matin, sur la scène du Femua à Abidjan. © Léo Pajon pour Jeune Afrique

Sidiki Diabaté, samedi 21 avril, au petit matin, sur la scène du Femua à Abidjan. © Léo Pajon pour Jeune Afrique

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Publié le 24 avril 2018 Lecture : 2 minutes.

La première soirée de concerts, vendredi 20 avril, avait fait craindre le pire. Des trombes d’eau s’étaient abattues sur l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS), peu de temps avant le coup d’envoi de ces festivités populaires et gratuites. Et c’est un public éparse, couvrant moins d’un tiers du stade détrempé, qui s’était finalement déplacé pour assister au spectacle. Des centaines de spectateurs, et surtout de spectatrices, avaient tout de même attendu le chouchou de la soirée, Sidiki Diabaté, dont le show s’est éternisé jusqu’aux premières lueurs du petit matin.

>>> A LIRE – Abidjan : hors d’Anoumabo, le Femua se cherche un nouveau souffle

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Cette première grande série de concerts réservait déjà de magnifiques surprises : le Malien M’Bouillé Koité, par exemple, impressionnant d’aisance et de charisme ou encore les Leaders, nouveaux chefs de file du zouglou et leur show impeccable.

20 000 spectateurs

Mais les temps les plus mémorables de cette 11e édition devaient avoir lieu le lendemain. Les Ivoiriens ne s’y étaient pas trompés, qui étaient cette fois venus en masse (20 000 personnes au moins selon l’équipe technique) dans le stade.

Jeunes amassés devant la scène, brandissant leurs portables au passage des stars, familles mollement allongées sur la pelouse, groupes profitant de la soirée dans les deux grands maquis installés dans l’enceinte de l’INJS, les yeux rivés sur les grands écrans qui rediffusaient l’événement… tous attendaient les prestations des têtes d’affiches.

Lokua Kanza, par exemple, qui reprit en douceur quelques-uns de ses hits avec le public, comme Plus vivant, et qui rendit un hommage émouvant à Papa Wemba.

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Mais rapidement l’artiste congolais était rejoint sur scène par le commissaire général du festival A’Salfo et les chanteurs qu’il avait coachés pour The Voice Afrique. Tous (et ses 4 enfants dans le public) étaient venus fêter le 60e anniversaire de la star aux alentours de minuit !

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On retiendra aussi le show tout en énergie du rappeur français Soprano. Et l’intervention millimétrée de la star nigériane Yemi Alade, qui faisait ses premiers pas (en talons hauts) au festival.

Femua révolutionnaire

Le rideau de cette 11e édition devait être tiré le dimanche soir sur la Place de la paix à Korhogo, dans le nord du pays, où quelques artistes et journalistes avaient opéré une transhumance éclair.

Ce Femua aura été révolutionnaire. En déménageant la grande scène du festival du quartier d’Anoumabo à l’INJS, l’événement a indéniablement un peu perdu de son âme et du côté « village » qui faisait toute sa spécificité. Mais il s’est aussi gagné un avenir.

« Les travaux, les mouvements de foule nous ont forcé à partir », nous expliquait A’Salfo qui envisage l’année prochaine de revenir à l’INJS mais de créer un carnaval à Anoumabo.

L’entrepreneur culturel vise toujours plus haut. Après Korhogo, il veut un festival toujours plus décentralisé en s’invitant dans d’autres grandes villes du pays, comme Bouaké. Et en coulisses, certaines organisateurs parlent déjà d’exporter le Femua dans d’autres contrée africaines au Burkina, au Sénégal ou au Congo pour l’imposer définitivement comme le plus grand festival musical du continent.

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