Égypte : cinq ans de prison pour l’ex-chef de l’anticorruption Hicham Geneina
Hicham Geneina, ex-président de l’Autorité égyptienne anticorruption, a été condamné mardi à cinq ans de prison par un tribunal militaire égyptien, pour avoir suggéré l’existence de documents secrets compromettants pour les dirigeants de l’État. Son avocat a décidé de faire appel.
C’est à la suite d’une interview pour le site d’information Huffpost Arabi en février dernier que Hicham Geneina a été arrêté. Le motif : « diffusion d’informations visant à nuire à l’armée ». C’est sous ce chef d’accusation que le tribunal militaire l’a condamné mardi 24 avril à cinq ans de prison.
L’ex-président de l’Autorité égyptienne anticorruption est notamment accusé d’avoir suggéré l’existence de documents secrets compromettants pour les dirigeants de l’État. Son avocat, Maître Ali Taha, a décidé de faire appel. « Le verdict est de cinq ans et nous entamons les démarches d’appel maintenant », a-t-il ainsi déclaré.
Au moment des faits, Hicham Geneina, grand pourfendeur de la corruption, était l’un des principaux responsables de la campagne de Sami Anan, ancien chef d’état-major, lui aussi arrêté par l’armée après avoir annoncé sa candidature face au président Abdel Fattah al-Sissi pour l’élection de mars. Une élection remportée par ce dernier avec un score mirobolant de 97,08 % des voix.
Accusé par le pouvoir de « diffusion de fausses informations »
Dans son interview, Hicham Geneina avait affirmé que les documents – que l’opposant Sami Anan aurait eu en sa possession -, « tournent autour des événements politiques et crises traversés par la société égyptienne » depuis la révolte de janvier 2011, qui a provoqué la chute du président Hosni Moubarak. Il avait ajouté que ces documents se trouvaient « en lieu sûr » à l’étranger et pouvaient être publiés si l’on s’en prenait à Sami Anan. Le journaliste qui a réalisé l’interview, Moataz Wadnan, a également été arrêté.
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En 2016 déjà, Hicham Geneina, magistrat de formation, avait été démis de l’Autorité de contrôle des comptes publics par le raïs après avoir chiffré à 60 milliards d’euros le coût de la corruption publique entre 2012 et 2015. Il avait alors été accusé par le pouvoir de « diffusion de fausses informations ».
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