En finir avec les zones d’ombre

Le lancement, il y a quinze ans, du Fonds de solidarité nationale a permis de généraliser l’accès à l’eau courante et à l’électricité.

Publié le 1 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

Tout a commencé le 4 décembre 1992. Ce jour-là, le président Zine el-Abidine Ben Ali décide de visiter deux localités du Nord-Ouest tunisien, Zouakra et Barrama. Le constat est sans appel : enclavées, les deux zones manquent cruellement d’écoles, de logements décents et de centres de soins. Pis, les populations n’ont ni eau potable ni électricité. Quatre jours plus tard, le 8 décembre – qui deviendra la Journée nationale de la solidarité -, un fonds d’aide est créé : c’est le Fonds de solidarité nationale (FSN), également connu sous le numéro du compte postal « 26-26 ». L’objectif est de pouvoir alimenter en eau courante et en électricité les 1 330 « zones d’ombre » (nom donné par les autorités tunisiennes pour désigner les zones déshéritées où habitent près d’un million de personnes), développer les routes et les pistes y conduisant et réhabiliter les logements rudimentaires tout en multipliant les écoles et les centres de soins.
Le « 26-26 » lutte également contre l’exode rural en tâchant d’encourager les jeunes à lancer leurs projets, pour la plupart à vocation agricole, avec le soutien de la Banque tunisienne de solidarité (BTS), qui octroie des microcrédits. Aujourd’hui, le FSN continue d’éradiquer la pauvreté jusque dans les régions les plus reculées du pays, en réalisant des projets d’infrastructure et en contribuant à la diffusion de la culture numérique au profit des catégories sociales défavorisées. Et les résultats sont là. Le taux de pauvreté est passé de 4,2 % en 2000 à 3,8 % en 2006. Le nombre des personnes pauvres a reculé de 183 000 en une dizaine d’années, chutant de 559 000 en 1995 à 399 000 en 2000 et à 376 000 en 2005.
Pour alimenter ce fonds, tout le monde est mis à contribution à grand renfort de campagnes de communication et de démarchage. Citoyens, entreprises nationales, il s’agit de collecter le maximum d’argent pour répondre aux besoins des différentes régions. Sans oublier les affectations prélevées sur le budget de l’État ou, éventuellement, le transfert de crédits provenant des comptes du Trésor.
Entre 1994 et 2006, le nombre de donateurs est passé de 182 000 à 4 millions, et les montants de 5 millions à 30 millions de DT par an. Par souci de transparence, chaque année, un communiqué comportant les montants et les sources de contributions est publié. En quatorze ans, le fonds a collecté plus de 800 millions de DT et a permis de réaliser 4 500 km de routes ainsi que 65 000 logements. La politique tunisienne d’éradication des « zones d’ombre » a également rendu possibles l’électrification et l’adduction de l’eau potable au bénéfice de 82 000 foyers, et la construction de 150 écoles.

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