La Tunisie veut conquérir les marchés africains
Négligées ces trente dernières années, les relations tuniso-africaines doivent être renforcées, tant sur le plan diplomatique que commerciales. C’est la ligne que le gouvernement tunisien est venu défendre devant les 200 représentants de 38 pays du continent lors du Forum économique africain à Tunis.
« L’Afrique est terre de promesses et de potentialités. Nous y croyons, nous y allons ! » a lancé le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, à l’ouverture du Forum économique africain, premier forum économique d’envergure internationale destiné exclusivement à l’Afrique en Tunisie, organisé les 24 et 25 avril. Une manière de dire que l’Afrique est l’avenir de la Tunisie en termes d’échanges commerciaux, de services et de savoir. En attendant « d’y aller », 200 représentants de 38 pays du continent ont partagé leur vision et tenté de définir les bases du nouveau rapport à l’Afrique que souhaitent les autorités tunisiennes.
Demande africaine, offre tunisienne
« Le choix des thèmes objets des cinq panels de réflexion l’a été en fonction des besoins du continent africain, des exigences encore insuffisamment satisfaites de sa jeunesse et de sa classe moyenne émergente mais aussi des capacités et de l’expertise tunisienne », a précisé l’économiste et chef d’entreprise, Radhi Meddeb, commissaire général du forum.
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Les opportunités de coopération sont multiples
« Cela va du secteur des infrastructures, à celui des technologies de l’information et de la communication, de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur, de la santé et de l’agroalimentaire… Pour chacun de ces secteurs, la demande africaine est forte. Elle est appelée à être de plus en plus soutenue. L’offre tunisienne est de qualité. Elle est reconnue, adaptée et appréciée. Les opportunités de coopération sont multiples. Les financements sont disponibles et les triangulations souhaitées », continue Radhi Meddeb.
Un marché et une offre ; des prémices pour des échanges fructueux, d’autant que la Tunisie est devenue un acteur économique reconnu en tant que membre du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa), de signataire d’un accord préférentiel avec la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et candidat à l’intégration de la zone de libre-échange continentale (ZLEC). Un cadre qui mettra la Tunisie au contact d’un marché de plus de 700 millions de personnes, mais qu’elle doit se donner les moyens de conquérir.
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Convertibilité du dinar
Le pays peut compter sur la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) qui souhaite, selon son directeur général, Sidi Ould Tah, « travailler avec les banques tunisiennes pour financer les exportations tunisiennes ou les investissements vers l’Afrique. »
Mais il lui faudra aussi assouplir son arsenal législatif, lever les freins administratifs, revoir les procédures douanières en matière d’exportation, mettre en place une logistique efficiente, proposer des modes de financements et d’accompagnement mais, surtout, envisager rapidement la convertibilité du dinar.
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Néanmoins, ces mesures, qui mettraient en place un climat d’affaires sain, seraient sans effet sur les échanges avec l’Afrique sans l’ouverture de nouvelles dessertes de Tunisair et de représentations diplomatiques.
Il s’agit plus d’une question de volonté politique que de moyens pour accompagner les initiatives en direction de l’Afrique d’entrepreneurs et d’opérateurs économiques tunisiens. « De quoi ont besoin nos peuples, nos économies, nos entreprises ? » s’est demandé le ministre du commerce tunisien, Omar Béhi. « De se connaître, certainement, et c’est le rôle de ce forum qui relance les relations tuniso-africaines quelques peu négligées sur les trente dernières années. »
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