Madagascar : début d’une nouvelle manifestation contre le pouvoir
Quelque 2 000 partisans de l’opposition malgache ont commencé à marcher mercredi vers le siège de la Cour constitutionnelle à Antananarivo, pour y déposer une demande de destitution du président Hery Rajaonarimampianina.
Rassemblés sur l’emblématique place du 13 mai, les manifestants défilaient mercredi 25 avril à la mi-journée en scandant « Rajao dégage tout de suite ! ». L’opposition souhaitait déposer une plainte au tribunal d’Antananarivo contre les « responsables de la tuerie de samedi » 21 avril. À sept mois du premier tour annoncé des élections présidentielle et législatives, l’opposition occupe les rues de la capitale depuis cinq jours pour dénoncer les nouvelles lois électorales, qu’elle juge favorables au seul gouvernement.
Mardi, ses députés ont exigé la démission du chef de l’État, Hery Rajaonarimampianina, accusé de vouloir faire taire ses adversaires. Samedi, une manifestation interdite par les autorités avait en effet dégénéré en de violents affrontements avec l’armée et la police. Selon un bilan de source hospitalière, ce face-à-face a fait deux morts et 16 blessés dans les rangs des protestataires, qui accusent les forces de l’ordre d’avoir ouvert le feu à balles réelles.
Tentative de « coup d’État »
Le président Rajaonarimampianina avait alors dénoncé une tentative de « coup d’État ». Mais le lendemain, les autorités avaient levé l’interdiction de manifester pour « éviter les affrontements violents », selon le général Beni Xavier Rasolofonirina, le ministre de la Défense.
Tard mardi soir, le ministère a toutefois averti les manifestants contre toute tentative « d’entrée forcée dans un endroit stratégique », allusion claire à la Cour constitutionnelle.
Élu en 2013, Hery Rajaonarimampianina n’a pas encore annoncé s’il allait briguer un second mandat. Mais l’enquête pourrait s’avérer gênante pour l’actuel président si sa responsabilité venait à être établie.
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En revanche, les deux principaux chefs de l’opposition, Marc Ravalomanana, président de 2002 à 2009, et Andry Rajoelina, au pouvoir de 2009 à 2014, ont déjà laissé entendre qu’ils étaient prêts à se lancer dans la bataille.
Tous deux interdits de candidature en 2013, les deux ex-frères ennemis font aujourd’hui cause commune contre le pouvoir.
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