Maroc : PSA débutera sa production le 2 juillet dans un secteur automobile en plein boom

PSA est en route pour ses premières voitures « Made in Morocco ». Pour sa part, Renault Maroc devrait battre un nouveau record de production cette année. Le gouvernement vise désormais pour ce secteur plus de 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’export d’ici à 2025.

Usine PSA de Kenitra, Maroc. © PSA

Usine PSA de Kenitra, Maroc. © PSA

Publié le 26 avril 2018 Lecture : 4 minutes.

Le groupe PSA produira sa première voiture « Made in Morocco » précisément le 2 juillet prochain, a indiqué à Jeune Afrique Rémi Cabon, directeur général de PSA Maroc, lors du Salon de la sous-traitance automobile qui se tient jusqu’au 27 avril sur le site de la zone franche TFZ de Tanger. Cet événement, qui vise à développer les entreprises de rangs 2 et 3 dans l’automobile, affiche un niveau de participation record avec plus de 300 exposants.

Les premiers véhicules qui sortiront des chaînes de la nouvelle usine PSA à Kénitra seront des « voitures tests », destinées à valider la qualité des produits et des processus de l’usine. Une procédure qui prendra plusieurs mois avant que l’usine ne reçoive le feu vert du groupe pour sa mise en production commerciale. Le nom exact du véhicule n’est pas connu mais il s’agit d’un petit modèle, destiné à l’exportation, issu de la nouvelle plateforme commune, dite CMP, entre PSA et le groupe public chinois Dongfeng, actionnaire minoritaire de PSA.

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« La production commerciale devrait intervenir début 2019 », indique à JA Rémi Cabon. Fait notable sur ce projet, le groupe français est en avance de quelques mois sur son calendrier initial par une « mise sous tension » de l’ensemble des parties prenantes.

Le site de Kénitra, situé sur en zone franche, emploie déjà près de 300 personnes et près de 300 recrutements seront conduits avant fin 2018. À cela s’ajoute le Morocco Technical Center, un centre de recherche et développement de 200 personnes, qui vient juste d’être créé.

100 000 voitures par an

Annoncée en 2015, l’usine PSA fait l’objet d’un investissement total de 557 millions d’euros. Celui-ci doit conduire à une capacité initiale de 90 000 véhicules par an. Ce chiffre sera en réalité de 100 000 voitures par an « sans investissement complémentaire, mais en optimisant le projet » selon Rémi Cabon. Dans une seconde phase, un doublement de la capacité du site est déjà prévu pour la porter à 200 000 véhicules par an.

Le groupe PSA a par ailleurs confirmé un taux initial d’intégration locale de 60 %, notamment grâce à une usine de moteurs dont la production test a débuté il y a trois semaines. La cible actée avec le gouvernement est un taux d’intégration de 80 % à moyen terme, soit au moins 1 milliard d’euros d’approvisionnements marocains pour le groupe PSA.

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Domaine le plus dynamique de l’industrie du royaume chérifien, le secteur automobile, incluant constructeurs et équipementiers, a créé 83 845 emplois directs et à temps plein depuis 2014, a indiqué lors du Salon le ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy. Celui-ci table sur une production de 650 000 véhicules par an dans le pays à l’horizon 2020, en incluant la production de PSA et du groupe Renault.

Une vague d’investissements qui s’accélère

Renault, qui a ouvert une usine géante à Tanger en 2012, devrait dépasser les 400 000 véhicules produits en 2018, a révélé de son côté Marc Nassif, directeur général de Renault Maroc. Un nouveau record en vue qui représente un bond de 9 % après celui de 2017 et ses 376 000 véhicules « Made in Morocco ». Sur ce total, 300 476 unités ont été assemblées sur le site de Tanger et 75 808 sur l’usine Somaca de Casablanca, plus ancienne mais qui a fait l’objet d’investissements récents.

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L’implantation de Renault à Tanger puis celle de PSA à Kénitra ont déclenché l’investissement d’une nuée d’équipementiers européens, nord-américains et asiatiques. Cette vague s’est même accélérée depuis un an (Faurecia, Asahi Glass, Linamar, Gestamp, Nanjing Xiezhong, Nexteer…). Depuis trois ans, l’automobile est devenu le premier secteur exportateur du royaume devant les phosphates, avec environ 25 % des exportations.

« Cela conforte le bien-fondé de notre politique industrielle », selon Moulay Hafid Elalamy. Pour rappel, dans le cadre du « Plan d’accélération industrielle » (PAI) et de la politique dite des « écosystèmes » initiée par le ministre en 2014, les professionnels de la filière réunis s’accordent sur des objectifs d’activité et d’emploi avec les pouvoirs publics, en contrepartie d’aides à l’investissement où à la formation, notamment par le Fonds de développement industriel (20 milliards de dirhams sur cinq ans).

Objectif 200 milliards de dirhams d’exportations d’ici 2025

Au vu des développements récents, l’objectif de 100 milliards de dirhams (8,87 milliards d’euros) d’exportations en 2020 prévu dans le PAI sera facilement atteint selon le ministre de l’Industrie. Celui-ci a annoncé ce mercredi à Tanger vouloir fixer une nouvelle cible avec les industriels : 200 milliards de dirhams d’exportations d’ici à 2025. Ce qui passera forcement par l’implantation d’un troisième, voire d’un quatrième constructeur dans le royaume. En ce sens, le constructeur chinois BYD a indiqué en décembre 2017 mettre à l’étude une usine de voitures électriques au Maroc, même si rien n’a encore été confirmé.

En attendant, le royaume compte déjà 148 usines d’équipementiers en activité et surtout 38 en construction, selon Tajeddine Bennis, vice-président de la fédération de l’industrie automobile (Amica) et patron de l’industriel Snop Maroc.

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