Mode : un créateur sud-africain accuse Zara de plagiat

Laduma Ngxokolo compte poursuivre l’enseigne espagnole qui a reproduit des motifs colorés xhosas – qu’il considère comme sa signature – sur des paires de chaussettes pour hommes.

Laduma Ngxokolo lors d’un défilé en 2014. © DR / Laduma Ngxokolo

Laduma Ngxokolo lors d’un défilé en 2014. © DR / Laduma Ngxokolo

KATIA TOURE_perso

Publié le 26 avril 2018 Lecture : 3 minutes.

Le Sud-Africain Laduma Ngxokolo est bien connu du monde de la mode pour sa marque de tricot « MaXhosa by Laduma », lancée en 2010. Le mardi 24 avril, le styliste et designer a publié sur sa page Facebook un message dénonçant l’enseigne espagnole Zara. La chaîne de magasins a en effet débuté la commercialisation de chaussettes pour hommes dont les motifs ne sont pas sans faire penser aux pièces du créateur sud-africain.

De Beyoncé au MoMA

La marque MaXhosa by Laduma reproduit des motifs xhosas sur des pièces en mohair, laine mérinos et tissus typiquement sud-africains. Étoles, pulls, gilets, robes, écharpes ou encore châles (dont l’un a reçu le prix du plus bel objet sud-africain au Design Indaba Festival, en 2015), séduisent la fashion sphère mais aussi des stars du showbizz, de Beyoncé à Alicia Keys.

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Lors de l’avant-première du film Black Panther à Hollywood, l’acteur sud-africain John Kani et son fils arboraient des pièces signées MaXhosa. Sans compter que le travail du créateur a également été exposé au Musée d’Art Moderne de New-York (MoMA) en octobre 2017.

« Par le passé, j’ai dû me lancer dans quelques procès pour contrefaçon et violation du droit d’auteur et j’ai remporté la majorité de ces affaires, mais Zara s’est engagé dans une voie des plus extrêmes. Mes avocats s’en occupent, comprenant bien que c’est le modèle commercial de Zara », peut-on lire sur Instagram et Facebook.

« Quand bien même, nous exercerons notre droit à déposer plainte au regard de l’article 98 de la loi sud-africaine sur le droit d’auteur. Quelque que soit l’issue de cette affaire, ma famille et moi allons rendre tous les vêtements que nous avons acheté chez Zara. P.S. : ils ont commencé à retirer les chaussettes de leur site de vente mondial, du magasin de Sandton, etc. Gauteng, Johannesburg. »

https://www.facebook.com/LadumaNgxokolo/posts/1025461394272838

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Le designer aurait été alerté par plusieurs clients sud-africains qui ont envoyé au créateur des preuves du plagiat. Laduma Ngxokolo a depuis publié un communiqué de presse sur le site de sa marque, dans lequel il réaffirme s’être entouré des avocats Shane Moore et Muhammad Patel. Les deux ont adressé une lettre à Inditex, maison mère de Zara, qui, pour le moment, n’a pas donné suite. « Nous tenons à porter cette affaire en justice et attendons la réponse de l’entreprise », conclut le communiqué.

Retrait de la vente

La société Inditex affirme à Jeune Afrique avoir le plus grand respect pour la création individuelle et prendre très au sérieux les questions de propriété intellectuelle. Zara s’est cependant souvent retrouvé empêtré dans des affaires similaires : du perfecto de la marque Acne aux vestes en jeans customisées de la créatrice américaine Tuesday Bassen, en passant par des escarpins signés Manolo Blahnik ou des pièces signées Isabelle Marant – entres autres designers plus ou moins connus.

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« En guise d’action préventive, nous avons choisi de retirer ce produit de notre site internet mais aussi de tous les magasins qui le propose à la vente. Et cela, dès que nous avons été tenu au courant du problème. La société a déjà ouvert une enquête interne et prendra contact avec les représentants de MaXhosa afin de clarifier et résoudre la situation le plus rapidement possible » , conclut la société Inditex.

Ce phénomène de plagiat préoccupe largement l’industrie de la mode ces dernières années. Les marques de fast fashion (phénomène qui désigne la production et le renouvellement rapide de collections à des prix abordables, soit de la mode éphémère), dont Zara est l’un des leaders, n’ont de cesse de trouver l’inspiration chez les grandes griffes de prêt-à-porter voire de haute couture.

Sans oublier qu’avec les conditions de travail des employés en usines, l’insécurité des infrastructures (rappelons le drame du Rana Plaza en 2013 qui fit plus de 1 000 morts au Bangladesh) ou le manque de respect de l’environnement, la fast fashion est confrontée à diverses questions éthiques.

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