Combler les disparités dans l’éducation entre filles et garçons par la vaccination

De formidables progrès ont été accomplis aujourd’hui dans le monde pour combler le fossé entre l’éducation des filles et des garçons. Les filles sont désormais aussi nombreuses que les garçons à fréquenter la maternelle, l’école primaire, le secondaire et même les universités. Cette tendance générale n’est cependant pas visible partout.

Dans une salle de classe à N’Djamena, en 2009. (archives) © SAYYID AZIM/AP/SIPA

Dans une salle de classe à N’Djamena, en 2009. (archives) © SAYYID AZIM/AP/SIPA

Première Dame Tchad(1)

Publié le 26 avril 2018 Lecture : 4 minutes.

Tribune co signée par Hinda Deby Itno, Première dame du Tchad, et Anuradha Gupta, directrice exécutive adjointe de Gavi, l’Alliance du
Vaccin. 

Dans certains pays comme le Tchad, moins de filles parviennent à terminer leurs études. La disparité relevée est particulièrement nette, puisque moins de la moitié des filles enregistrées dans le primaire le sont dans l’enseignement secondaire.

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Les causes qui expliquent ce phénomène sont un mélange complexe de questions sociales et de pesanteurs culturelles à l’image du mariage des enfants. Au Tchad, la proportion des filles qui sont mariées avant l’âge de 18 ans est encore trop importante en dépit des actions d’envergure de dissuasion et de sensibilisations que déploient le gouvernement et la société civile.

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Bien d’autres facteurs comme les violences faites aux filles sont aussi à l’origine de leur départ massif de l’école. Elles se retrouvent bien souvent également enceintes, sans l’avoir souhaité. Ces raisons créent bien des écueils qui compromettent l’éducation et surtout le maintien de beaucoup d’adolescentes dans les salles de classe.

Plus d’autonomie par la prévention santé

La vaccination peut cependant permettre en partie, de briser certaines de ces barrières. Dans beaucoup de régions dans le monde, il est notamment presque établi que des sœurs aînées doivent rester à la maison pour s’occuper de leurs jeunes frères et sœurs malades.

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Cette «  fameuse et atypique règle »  est un des fondements de l’écart d’éducation entre les filles et les garçons dans les régions où les taux de maladies infantiles sont les plus élevés. Un cercle vicieux aggravé par la pauvreté, les disparités éducatives entre filles et garçons étant les plus marquées dans les communautés les plus démunies.

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Avec la vaccination, cet écart peut être comblé. En protégeant les jeunes enfants des maladies, les sœurs aînées sont plus libres de fréquenter l’école. Dans les régions où le taux de couverture vaccinale est supérieur à 70% de la population, différentes études ont montré que la différence entre garçons et filles se rapproche de zéro. C’est notamment le cas de la Bolivie, du Malawi et de la Tanzanie.

En outre, les femmes plus instruites ont plus d’autonomie pour assurer et faciliter la vaccination de leurs enfants. Plus les femmes font des études, plus elles sont conscientes des avantages que procure la vaccination, mieux elles s’assurent que leurs enfants sont effectivement vaccinés.

Garantir l’accès des filles à l’éducation

En Inde, une étude a révélé que le niveau d’éducation des mères est un facteur déterminant qui influe favorablement sur la vaccination des enfants. Garantir l’accès de nos filles à l’éducation est le moyen le plus efficace de corriger des disparités jugées plus subtiles et profondément enracinées qui touchent tous les aspects de la vie des femmes.

A l’évidence, les filles plus instruites ne souhaitent pas se marier jeunes et sont plus à même de faire des choix éclairés car elles comprennent la pertinence des soins de santé prénatale. Cela réduit le risque qu’elles courent de mourir pendant l’accouchement à l’opposé de quelques 300 000 femmes qui succombent chaque année des suites de complications gynécologiques dans le monde.

En Afrique, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Unicef et Gavi œuvrent de commun pour élargir l’accès des femmes à la vaccination. Nous devons, à cet égard, nous réjouir du fait que l’Afrique s’est dotée d’un traité des droits de l’homme consacré spécifiquement aux femmes et aux filles. Grâce à cette loi, les États doivent activement s’efforcer de réduire les disparités dans l’éducation entre garçons et filles.

Couverture vaccinale universelle

Au Tchad, la communauté internationale collabore avec le gouvernement pour régler l’épineuse question du mariage des enfants interdit pour les filles de moins de 18 ans. Des efforts sont faits pour appliquer rigoureusement ce texte. Dans le même registre, la vaccination brille comme une arme simple et efficace contre l’inégalité à l’école. Le Tchad s’inscrit résolument dans la politique de couverture vaccinale universelle en vue de toucher toutes populations cibles.

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Fort du soutien de Gavi, l’Alliance du Vaccin, le Gouvernement tchadien a déjà introduit le vaccin pentavalent qui protège contre cinq maladies, ainsi que le vaccin antipoliomyélitique, le vaccin contre la fièvre jaune et le vaccin contre le méningocoque A. Dans le cadre de son calendrier vaccinal de routine, il a inscrit également comme priorité, l’augmentation de la couverture vaccinale avec une emphase particulière sur les populations les plus vulnérables.

La  Semaine Africaine de la Vaccination est l’occasion propice pour le Tchad de  vanter les multiples vertus de la vaccination. En stimulant les économies et en maintenant les familles hors de la pauvreté grâce à la réduction des dépenses de santé, les vaccins ont un impact beaucoup plus vaste. Il nous faut donc investir davantage dans la vaccination et la santé car en nous efforçant d’atteindre tous les enfants, nous maintenons nos filles et nos garçons en bonne santé. Nous les aidons également à obtenir l’éducation dont ils ont besoin pour s’épanouir et se réaliser.

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