Une agence antiblanchiment

Publié le 1 août 2005 Lecture : 1 minute.

Révolution ou simple « coup » de marketing ? L’avenir le dira. Une chose est sûre : la création, le 31 mai, de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif), sorte de service public de renseignement financier, est sur le papier une excellente initiative dans un pays où l’opacité en ce domaine a longtemps été la règle. But de l’agence, qui disposera pour cela de moyens autonomes : « transmettre à la justice tout renseignement au titre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ». L’Anif agira sur la base des « déclarations de soupçon » auxquelles sont désormais assujetties – sous peine de poursuites – quand ils ont des doutes sur l’origine des sommes ou l’identité des donneurs d’ordres, les principaux manipulateurs d’argent du Cameroun. En l’occurrence le Trésor public, la Banque centrale (BEAC), mais aussi les banques privées, les changeurs, les patrons d’établissements de jeux, les notaires, les avocats, les agents immobiliers, les sociétés de transport et de transfert de fonds, les commissaires aux comptes, les experts-comptables, les agences de voyages, etc.
L’Anif, qui aura à sa tête un directeur nommé par décret du Premier ministre, vérifiera et enquêtera dès qu’une information de ce type lui parviendra. Elle aura aussi le pouvoir de bloquer à titre conservatoire l’exécution d’une opération financière douteuse et bénéficiera pour cela de correspondants particuliers dans les ministères, parmi les forces de l’ordre et au sein de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE : services secrets). Salutaire, donc. À condition, bien sûr, que le mal contre lequel l’agence est censée lutter ne vienne pas, à son tour, la contaminer…

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