Sexe, politique et vidéo à Alger

Publié le 1 août 2005 Lecture : 2 minutes.

Sexe, politique et vidéo, c’est ainsi que pourrait s’intituler la scabreuse affaire qui a fait deux victimes au sein du gouvernement d’Ahmed Ouyahia au mois de juillet. Les deux victimes ne sont autres que le ministre des Relations avec le Parlement, Abdelaziz Ziari, et son prédécesseur, Mahmoud Khodri, actuellement à la tête de l’Industrie.
Tout commence au début du mois de juin lorsque Abdelaziz Ziari, un proche de Bouteflika, fait une étrange découverte : une caméra est dissimulée dans un coin de la salle attenante à son bureau. Aussitôt alertés, les services de sécurité débarquent pour procéder à une vaste perquisition des lieux. Bientôt, ils découvrent d’autres caméras-espions, celles-là installées dans la salle à manger. Le tout relié à une console d’enregistrement discrètement mise en place dans les cuisines du ministère. Le ministre porte plainte pour atteinte à la vie privée.

Très vite, l’enquête de la police débouche sur deux interpellations : deux hauts cadres du ministère sont déférés en justice et placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Sidi Mhammed à Alger. D’autres employés, à savoir des membres du cabinet du ministre, des agents de sécurité ainsi qu’une femme de ménage, feront les frais de ce scandale. Une fois révélé par le quotidien arabophone El Khabar, celui-ci fait les délices des salons algérois.
Que s’est-il passé au juste dans les locaux du ministère des Relations avec le Parlement ? S’agit-il d’une banale histoire de vidéosurveillance pour assurer la sécurité du ministre ou, fait plus grave, s’agit-il d’une affaire de moeurs ? Selon des indiscrétions, les caméras en question auraient été installées durant l’été 2003 pour épier les faits et gestes de l’ex-ministre, Mahmoud Khodri, et, peut-être, enregistrer des « parties fines » qui auraient eu lieu dans la salle de bains. Scandalisé, Mahmoud Khodri, principale victime de cette cabale, porte à son tour plainte pour violation de la vie privée.

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Une histoire de sexe, donc ? Faux, répond Farouk Ksentini, l’avocat de l’un des prévenus. Selon lui, il s’agirait d’une affaire somme toute banale. Interrogé par un journaliste d’El Khabar, il affirme que son client a effectivement reçu des instructions pour mettre en place le système de vidéosurveillance, mais cela uniquement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. « Certes, les caméras dans la cuisine étaient discrètement installées, mais dans le souci d’assurer avec un maximum d’efficacité la surveillance des lieux. L’objectif était de garantir la sécurité du ministre contre des attaques terroristes », a-t-il déclaré en substance.
En attendant que toute la lumière soit faite sur cet épisode rocambolesque, à Alger, on s’interroge : que peuvent bien contenir les cassettes enregistrées par les « plombiers » du ministère durant deux longues années ?

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