Maroc : des conversations téléphoniques de Nasser Zefzafi en question lors de son procès

Le procès de Nasser Zefzafi, leader du mouvement de protestation qui a agité l’an dernier la région marocaine du Rif (nord), s’est poursuivi vendredi à Casablanca, portant essentiellement sur des conversations téléphoniques de l’accusé.

Le leader de la contestation dans le Rif, Nasser Zefzafi, dans un sit-in  de protestation, le 18 mai 2017 à El Hoceima. © Aboussi Mohamed/AP/SIPA

Le leader de la contestation dans le Rif, Nasser Zefzafi, dans un sit-in de protestation, le 18 mai 2017 à El Hoceima. © Aboussi Mohamed/AP/SIPA

Publié le 28 avril 2018 Lecture : 2 minutes.

Nasser Zefzafi est emprisonné depuis mai 2017 pour avoir interrompu le prêche d’un imam hostile au mouvement social qui agitait la région. Poursuivi pour « atteinte à la sécurité de l’État », il risque théoriquement la peine de mort.

Il est l’un des derniers des 54 militants ou sympathisants du mouvement du « Hirak » appelés à la barre dans ce procès-fleuve, qui s’est ouvert mi-septembre devant la chambre criminelle près la Cour d’Appel de Casablanca et devrait durer encore quelques semaines.

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L’audience de vendredi a été marquée par la diffusion de conversations téléphoniques entre Nasser Zefzafi et des Marocains de la diaspora présentés comme des « séparatistes ». Des dizaines d’échanges ont été interceptés par la police avant son arrestation.

Les propos en dialecte rifain – souvent décousus et incompréhensibles – étaient présentés comme accablants dans le procès-verbal dressé par la police judiciaire.

« Falsification du procès-verbal »

À la barre, Nasser Zefzafi, qui s’est imposé comme le visage de la contestation avec ses harangues publiques et ses attaques contre « l’État corrompu », a dénoncé « les approximations de la traduction » et la « falsification du procès-verbal ». Selon lui, les échanges ont été « coupés et sortis de leur contexte ». « Si la traduction est approximative, le jugement le sera également », a-t-il lancé au président de la Cour. Le chef du Hirak doit encore être entendu la semaine prochaine avant de laisser place au « numéro deux » du mouvement, Nabil Ahamjik, qui sera le dernier à comparaître.

Quelque 31 témoins seront ensuite entendus, avant les plaidoirie de la partie civile (l’État) et le réquisitoire du substitut du procureur général. Le verdict est attendu d’ici « un mois et demi ou deux », selon des avocats de Nasser Zefzafi.

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Environ 450 personnes, selon des associations, ont été arrêtées pendant les événements déclenchés par la mort tragique d’un vendeur de poissons broyé dans une benne à ordure. Les autorités ont justifié les arrestations par la nécessité de « faire respecter la loi », face aux « violences » qui ont fait selon elles plus de 900 blessés au sein des forces de l’ordre. Des dizaines de peines de prison ont déjà été prononcées à Al-Hoceïma, épicentre du mouvement.

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