Petit sorcier et roi du marketing

Publié le 1 août 2005 Lecture : 2 minutes.

Avec près de 9 millions d’exemplaires vendus le 16 juillet aux États-Unis et en Grande-Bretagne, le sixième épisode des aventures de Harry Pottter a battu tous les records. Engendrant par la même occasion près de 100 millions de dollars de recettes en vingt-quatre heures, rien que sur ces deux marchés. Car Harry Potter and the Half Blood Prince a suscité le même délire chez les fans du petit sorcier dans le monde entier. Le livre de Joanne K. Rowling a en effet fait l’objet d’un lancement international soigneusement orchestré. Il a été mis en vente partout dans le monde le 15 juillet à 00 h 01 GMT, sauf aux États-Unis, où la commercialisation a débuté à minuit heure locale. Au Royaume-Uni, plus de 1 000 libraires ouvraient leurs portes à l’heure dite. Au même moment, l’auteure se livrait à une interview unique et offrait un exemplaire dédicacé du livre aux gagnants d’un concours, événement retransmis par les télévisions du monde entier.
Et le phénomène ne fait que commencer, car le livre n’a encore été publié qu’en anglais. Harry Potter et le prince de sang-mêlé, la version française, ne paraîtra que le 1er octobre chez Gallimard. Le film adapté du quatrième volume, Harry Potter et la coupe de feu, devant sortir en salles dans la foulée, vers le 30 novembre, le public sera mobilisé jusqu’à la fin de l’année.
À l’origine de cette prodigieuse réussite, un roman écrit presque accidentellement par une mère de famille galloise au chômage et rejeté par douze des plus grands éditeurs londoniens avant d’être accepté en 1997 par Bloomsbury. Le succès de Harry Potter à l’école des sorciers sera foudroyant et ira crescendo. À la mi-juillet 2005, les cinq premiers tomes – il en est prévu sept – de la série s’étaient vendus à quelque 250 millions d’exemplaires à travers le monde. Ils ont été traduits en 61 langues. Avec les films et les innombrables produits dérivés, ils ont permis à la « Cendrillon des lettres » d’amasser une fortune estimée à 1 milliard de dollars.
Beaucoup de critiques situent l’oeuvre de J. K. Rowling dans la lignée des grands auteurs anglo-saxons de littérature de jeunesse tels que Roald Dahl ou J.R.R. Tolkien (Le Seigneur des anneaux). D’autres sont plus réservés sur l’originalité des aventures du gamin bigleux. Quoi qu’il en soit, celui-ci est devenu une marque déposée pesant quelque 4 milliards de dollars et faisant les beaux jours du géant américain Warner Bros Entertainment Inc.
Dans un livre à paraître en octobre chez Dunod (Comment le petit sorcier est devenu le roi du marketing), Stephen Brown explique que les plus belles réussites commerciales sont aujourd’hui composées d’une myriade d’histoires, à la manière des Mille et Une Nuits ou de L’Odyssée. Harry Potter doit sa fortune à l’imbrication d’une multitude d’histoires qui alimentent l’imaginaire de ses « fans » : celle de sa création en tant que personnage de roman, celle de l’auteure, celle de l’édition du livre, celle du casting des acteurs du film, celle du lancement de chaque superproduction, etc. C’est ainsi qu’un conte pour enfants se transforme en un conte de fées marketing…

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